Maroc : L'interminable calvaire d'Ibrahima Ba détenu depuis août pour un "passeport invalide"
Depuis le 1er août 2025, Ibrahima Ba, un jeune homme de 19 ans résidant à Pontedera (Italie) et étudiant à Toulouse, est retenu contre son gré à Casablanca. Ce qui ne devait être qu’une simple escale s’est transformé en un imbroglio judiciaire et diplomatique "despotique" que dénonce aujourd'hui avec force la Coordination des Associations Sénégalaises en Toscane (Casto).
L’affaire débute par un paradoxe administratif qui défie toute logique. En juillet dernier, Ibrahima et son frère Serigne Fallou, tous deux citoyens italiens, se rendent au Sénégal pour visiter leur père. À l'aller, l'escale marocaine se déroule sans encombre. C'est au retour, le 1er août, que le piège se referme. Alors que son frère est autorisé à embarquer, Ibrahima est stoppé net par les autorités aéroportuaires de Casablanca. Le motif invoqué ? Un passeport prétendument invalide.
Un passeport valide, une détention "arbitraire"
L’incompréhension est totale. Le document a été délivré par le commissariat de Volterra (Pise) le même jour que celui de son frère. Selon la Casto, « le passeport a été délivré correctement par les autorités italiennes, seules à pouvoir en attester ». Malgré la confirmation de validité transmise par le consulat italien et la Questura de Pise, les autorités marocaines persistent.
Face à cette situation, Ibrahima aurait refusé de signer un document d'objection dont la teneur restait floue. Un refus qui semble avoir aggravé son cas. Après deux jours de détention en préfecture, le jeune homme s’est vu notifier des charges lourdes : « infraction mineure, refus d’être pris en flagrance » et « réception illégale d’un document de l’administration publique », conformément au Code pénal marocain.
Cela fait désormais plus de cinq mois que le jeune homme est bloqué en territoire marocain. Logé de manière précaire chez des connaissances, Ibrahima a déjà perdu son année scolaire en France. Ses parents, et particulièrement son père Babacar Ba, retraité respecté à Pontedera, sont « dévastés et se battent chaque jour pour ramener leur fils à la maison ».
Malgré la nomination d'un avocat marocain et l'implication des autorités municipales de Pontedera, la justice marocaine semble s'enliser. Les audiences se succèdent sans dénouement, et la crainte est désormais que l'affaire ne s'étire bien au-delà de la nouvelle année. Pour la communauté sénégalaise de Toscane, le constat est amer : « les autorités marocaines détiennent un garçon de 19 ans au Maroc, contre sa volonté » de manière « illégale ».
Face à ce qu'elle qualifie de traitement « arbitraire et despotique », la Casto exhorte le gouvernement italien à sortir de sa réserve. La coordination demande d'exercer « tous les intérêts et pressions possibles sur le ministère des Affaires étrangères et l’ambassadeur italien à Rabat pour qu’ils fassent entendre leur voix ».
L'objectif est clair : adresser une protestation vibrante aux autorités marocaines pour qu'Ibrahima puisse enfin recouvrer la liberté. « Il mérite cet engagement de notre part à tous : que son fils ne soit pas laissé seul », plaide la coordination, rappelant qu'il est du devoir de l'Italie de protéger ses citoyens à l'étranger.
Commentaires (16)
C'est aussi simple que cela.
Les services frontaliers sont plus intelligents que certains le pensent
Participer à la Discussion
Règles de la communauté :
💡 Astuce : Utilisez des emojis depuis votre téléphone ou le module emoji ci-dessous. Cliquez sur GIF pour ajouter un GIF animé. Collez un lien X/Twitter ou TikTok pour l'afficher automatiquement.