Aux États-Unis, le marché du travail au ralenti face à un taux de chômage en hausse
Aux États-Unis, le marché du travail tourne au ralenti avec seulement 22 000 postes créés au mois d’août. C'est loin de ce qu’attendaient les analystes, mais aussi loin des déclarations optimistes faites par la Maison Blanche. Cette fois, Donald Trump ne pourra plus rejeter la faute sur le Bureau des statistiques du travail, qui produit le baromètre mensuel de l’emploi.
Aux États-Unis, les analystes misaient sur 75 000 créations d'emplois, c'est donc trois fois moins qu'attendu. Dans le même temps, le chômage progresse légèrement pour le troisième mois d'affilée à 4,3%. Une augmentation mesurée puisque la baisse de l'activité économique s'accompagne en même temps d'une diminution de la main d'œuvre liée à la politique migratoire de Donald Trump.
« Il poursuit activement une politique de réduction de la main d'œuvre en multipliant les expulsions, explique Kathryn Edwards, économiste spécialiste du marché du travail pour l'agence américaine Bloomberg. Les gens ne se rendent pas compte que la croissance de la population active aux États-Unis est directement liée à l'immigration. Donc 22 000 emplois créés, ce n'est pas un bon chiffre. »
Mais dans un tel contexte, qui s'en prend directement à une partie de la main d'œuvre, ça peut suffire à maintenir un quasi plein emploi, estime Kathryn Edwards.
Une baisse des taux d'intérêt en vue ?
Ce rapport mensuel est le premier depuis que Donald Trump, mécontent des chiffres, a renvoyé début août la patronne du bureau chargé des statistiques. Le fidèle qu'il a choisi pour la remplacer n'a pas encore pris ses fonctions, mais le président américain regarde déjà plus loin dans le futur : « Les chiffres qui m'intéressent vraiment seront publiés dans un an. À ce moment-là, vous verrez des chiffres comme vous n'en avez jamais vu. »
Son ministre du Commerce, Howard Lutnick, tient le même discours : « L’économie Trump, le pouvoir explosif de sa politique des droits de douane, toutes ces usines en cours de construction aux États-Unis, vont prendre effet d’ici six mois, un an. Et vous serez juste impressionnés. »
Le président américain met ces mauvais sur le dos du patron de la Banque centrale. Reste qu'ils pourraient inciter le patron de la Fed à annoncer une baisse de son taux directeur mi-septembre. Les économistes s’accordent à dire que le marché du travail est au point mort parce que les entreprises ont besoin de stabilité pour embaucher. La seule voie de sortie est donc une baisse des taux d’intérêt qui pourrait être annoncée par la banque centrale américaine d’ici une dizaine de jours, précise notre correspondant à Washington, Vincent Souriau, cela au risque de relancer l’inflation.
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