La colère ne retombe pas chez les personnes impactées par le projet de l’autoroute Dakar–Saint-Louis. Réunis ce matin à Djougop, des membres du Collectif des impactés, dirigé par l’ancien international de basket Vieux Ndoye, ont manifesté vigoureusement pour dénoncer les opérations de démolition de leurs habitations qu’ils jugent injustes et inhumaines.

Dans une atmosphère tendue, marquée par des pneus brûlés et des slogans de protestation, les manifestants ont exprimé leur ras-le-bol face à une situation qui perdure depuis plusieurs années. Ils réclament la clémence de l’Ageroute et appellent à une intervention urgente des autorités étatiques afin de mettre un terme à ce qu’ils qualifient de grave injustice sociale.

Porte-parole des impactés, Amath Sarr a livré un témoignage poignant sur la détresse des populations concernées. « Cela fait quatre ans que nous courons derrière nos droits. Nous avons multiplié les appels, mais ce sont restés des appels vains », a-t-il déclaré. Selon lui, malgré les nombreuses démarches entreprises, aucune solution concrète n’a encore été apportée aux victimes des démolitions.

Les manifestants interpellent directement les plus hautes autorités du pays, notamment le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et le Premier ministre, Ousmane Sonko, ainsi que les autorités locales de Saint-Louis, dont les députés Fama Bachir Ba et Yacine Samb. 

« Nous souffrons et nous demandons que ce problème soit réglé définitivement », insiste Amath Sarr.

Parmi les impactés figurent des profils variés : anciens militaires, enseignants, retraités, veuves et chefs de famille. Beaucoup, selon le collectif, avaient contracté des prêts bancaires pour acquérir leurs terrains et continuent de rembourser malgré la destruction de leurs biens. « Il y a 1 297 impactés, dont 992 terrains nus. Jusqu’à présent, personne n’a rien reçu », déplore le porte-parole.

Le collectif pointe du doigt la responsabilité de l’Ageroute, accusée de mener des destructions massives sans indemnisation préalable des ayants droit. « C’est à la limite irrespectueux et pas du tout humaniste », fustige Amath Sarr, qui dénonce des promesses et des alternatives jugées insuffisantes par les populations concernées.

Face à cette situation, les impactés exigent le paiement intégral de leurs droits et appellent à une véritable rupture dans la gestion du dossier. À défaut d’une réponse rapide des autorités, ils préviennent que la mobilisation pourrait s’intensifier dans les jours à venir.