Si la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Tambacounda suit le réquisitoire du substitut du procureur, l'accusé Jean Louis Moulaye Niang, âgé de 36 ans, tailleur établi au quartier Plateau, passera les 20 prochaines années en prison. Le tailleur, qui comparaissait ce mardi devant la chambre criminelle est accusé d'avoir abusé sexuellement N. A. Mbengue, une fillette de 9 ans.

Les faits remontent au 13 mai 2024, lorsque les enquêteurs du commissariat central de Tamba l’ont interpellé à la suite d’une plainte d'Ousmane Mbengue qui l'accusait d'avoir violé sa fille mineure N. A. Mbengue qui n'avait que 9 ans. Il expliquait que son épouse lui avait confié qu'elle avait envoyé leur fille chez son tailleur et que ce dernier en avait profité pour la détourner.. Le médecin gynécologue de la maternité de l'hôpital régional de Tamba, saisi, après avoir examiné la victime, a délivré un certificat médical attestant d'une déchirure hyménale récente à 9 h.

Entendue en présence de son père, la victime a expliqué que le mis en cause l'avait fait entrer de force dans son atelier et l'avait contrainte à des rapports sexuels sous la menace. Elle précisait avoir saigné, mais qu'une fois à la maison, elle a lavé son habit souillé de sang. Face aux enquêteurs, le mis en cause a rejeté les accusations, affirmant qu'il n'a pas abusé N. A. Mbengue d'autant plus qu'entre midi et 2 h, moment présumé des faits, il était en compagnie son ami Issaga Sy dit Boy Nar. Il a admis cependant avoir aperçu vers 13 h la petite devant son atelier.

Issaga Sy dit Boy Nar contredisait les déclarations de son ami en disant qu'il avait quitté ce jour-là l'atelier du mis en cause aux alentours de 12 h et n'y était revenu que vers 17 h.

A l'instruction, l'accusé et le civilement responsable Ousmane Mbengue ont maintenu leurs déclarations. A cette occasion, Maguette Mbengue entendu pour la première fois, informait avoir trouvé anormal que sa nièce, dès son retour à la maison après la commission de sa mère, soit allée directement se coucher refusant même de prendre le repas en famille.

Devant le juge, la partie civile réaffirmait ses propos en précisant que l'inculpé l'avait fait entrer de force dans son atelier, l'avait fait coucher sur un lit, avait enlevé son caleçon et l'avait pénétrée de force.

Mais l'accusé a nié toutes ces accusations. Cependant le substitut du procureur a estimé que les faits sont suffisamment établis et a requis 20 ans de reclusion criminelle.

La défense, assurée par Me Souleymane Ndéné Ndiaye a balayé le contenu du procès-verbal de la police.

Selon l'avocat, il ya une faille de l'enquête mais aussi un doute sur l'identité de la personne qui a violé la victime.

La chambre a mis l'affaire en délibéré au 19 décembre prochain.