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Vente d’articles fictifs, arnaques au mariage : Les réseaux sociaux, l’ère de toutes les fourberies

Auteur: Khady NDOYE Correspondante Mbour

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Les pratiques d'arnaque sur les réseaux sociaux sont devenues fréquentes. Des personnes mal intentionnées pullulent sur le net. Certaines n’hésitent pas à publier des articles attractifs mais fictifs sur les réseaux sociaux. Mais dès que la commande est passée et que l’argent est déposé dans leur compte, le vendeur disparaît de la toile. De plus, parlons de ce qui est convenu d’appeler l’arnaque sentimentale. Beaucoup de contacts noués sur les réseaux ne visent qu’à soutirer de l’argent à une proie. Seneweb vous livre quelques histoires racontées par des victimes.
L'arnaque sentimentale est très répandue sur les réseaux sociaux. Des relations se tissent et parfois aboutissent au mariage. D’autres se terminent devant les tribunaux. Fatima avait créé un compte sur Badoo, un site de rencontres lorsqu’elle était étudiante. Elle met la photo de la femme du défunt guide des Thiantacoune comme profil. Cette belle photo lui a valu des compliments et même des invitations.
« C’était une très belle photo où elle était habillée d'une tenue mauve.Je recevais beaucoup d'invitations et de compliments. Je savais que c'était dû à cette photo. Un jour, un blanc m'a invitée à Kaolack. Il m'a proposé de m'envoyer de l'argent pour que je fasse le voyage. Il a alors demandé mon numéro de téléphone, comme j'en avais juste un, j'ai eu peur qu'il m'envoie son argent et qu’après il porte plainte contre moi. Parce que je me suis rendue compte que si je me rends à Kaolack et qu'il me voit, il verra que je l'ai dupé parce que je ne ressemble vraiment pas à la dame sur ma photo de profil », raconte Fatima.
Les belles photos de profil sont la porte ouverte aux premiers pas des relations à travers la toile. Ainsi de fil à aiguille, les internautes échangent des numéros de téléphone. Une fois la confiance installée, le « fraudeur » commence à parler de sentiment.  Pour le cas de Fatima, la jeune dame n'a pas eu assez de courage pour aller jusqu'au bout.
Ce n'est pas le cas de Younouss Diop. Il y a juste quelques mois, il a noué une relation avec une belle fille du nom de Salla Ba. Ils se sont connu via les réseaux sociaux. Après quelques mois de relations, M. Diop a décidé d'épouser Salla. Il s'en ouvre à sa famille qui contacte la fille qui vit dans le nord du pays. La famille de Younouss a voulu régler toutes les formalités d'usage. C'est ainsi que la grande sœur de Y. Diop a été chargée d'envoyer 500.000 F CFA à Salla pour la dot. Une première tranche de 250.000 F CFA est envoyée mais avant qu'il n'envoie le reste de l'argent, un homme qui se nomme Ousseynou Sow a appelé Y. Diop pour lui dire qu'il avait tissé une relation amoureuse avec sa propre femme. Y. Diop décide alors de déposer une plainte.
Les arnaqueurs utilisent toutes les astuces pour ferrer leurs victimes. Et beaucoup tombent dans le piège.  C'est le cas de Aïssatou Diédhiou qui narre sa mésaventure sur les réseaux sociaux : "en 2011, une personne m'a invitée sur le réseau Badoo. Elle avait un nom et une photo de femme. Nous avons commencé à sympathiser. On a échangé nos numéros de téléphone. Chaque soir on se parlait, elle m'a assurée se sentir seule car elle vivait seule en Italie. Que le soir, elle voulait parler avec quelqu'un pour échanger des idées. J'avais de la compassion pour elle. En réalité, la personne derrière le compte était un homme. Je l'ai découvert un soir, il m'a appelé au téléphone et j'ai entendu la voix d'un homme. Nous avons tissé une relation et après un mois 15 jours, il a décidé de m'épouser. Je sortais d'une relation très tumultueuse, j'ai décidé de me lancer ».
Aïssatou Diédhiou sauta sur l’occasion pensant que c’était le moment pour elle de tourner la page de son ex-copain. C’est ce qu'il ne fallait pas faire. La dame a failli écourter sa vie.
« En quatre ans, j'ai frôlé même le suicide. Je voulais juste en finir pour être en paix. Il m'a tellement terrorisée que quand je marchais dans la rue, j'avais peur. Après 4 ans de mariage, j'ai décidé de divorcer", raconte-t-elle, la voix empreinte d'amertume. Depuis lors, elle a restreint l’accès à ses publications sur internet. "Depuis lors, je ne fais plus confiance à personne sur les réseaux. Et, j'ai limité les personnes qui peuvent voir mes publications sur les réseaux", dit-elle.
La vente des articles fictifs
Les réseaux sociaux offrent des opportunités pour écouler des marchandises. Ils encouragent les clients à passer des commandes. Parfois, ce commerce a son revers. Des personnes mal intentionnées publient des articles attractifs poussant des clients à les acquérir. Mais une fois que l’argent est envoyé aux vendeurs. Ces derniers disparaissent. Les victimes ne se comptent plus. Ndèye A. Seck, Khadija L., N. Boiro et Fatou M., Saikou S., Ratou N. ont été des victimes du faux commerçant, M. Ndour. Il avait créé un compte Facebook pour publier des produits à vendre à des prix attractifs. Il proposait à ses contacts une discussion via WhatsApp pour qu'ils voient les articles qu'il mettait  en statut. Dès que vous commandiez, il vous demande de payer à l'avance par wave. Une fois la transaction faite, il bloque le client et devient injoignable. Il a escroqué plus d'une dizaine de personnes avec des sommes allant de 7000 à 150.000 frs. Ses actes délictueux lui ont valu un jugement au tribunal des flagrants délits de Mbour. Mamadou Nd. avait reconnu les faits mais a soutenu qu'il y aurait un retard sur la réception de la marchandise. Mieux, il a rassuré qu’il est en mesure de restituer les sommes. Malgré tout, il sera condamné à 1 mois de prison ferme.
Une fausse grande commerçante
Une jeune fille se faisait passer pour un agent commercial. Elle louait des appartements à des demandeurs qui voyaient ses post sur Facebook. Après avoir encaissé les sous, elle disparaissait. Elle l'aura appris à ses dépens face à une cliente très teigneuse. En effet, après avoir loué un appartement à la dame, qui voulait y loger l'équipe de navetane de son quartier, l'agent commercial s'est fondu dans la nature. La jeune fille a finalement été arrêtée et jugée au tribunal des flagrants délits de Mbour.
C’est vrai, les réseaux sociaux ont leurs envers et revers.
Auteur: Khady NDOYE Correspondante Mbour
Publié le: Vendredi 26 Janvier 2024

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