Joint au téléphone par le Collectif international de Blogueurs auquel il appartient, Makaila NGuebla s'est confié, depuis Conakry, à Global Voices : " Mes ennuis ont commencé le lendemain du départ du ministre de la Justice tchadien, Jean-Bernard Padaré, au Sénégal où il était venu rencontrer les autorités en vue du procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré.
Jean-Bernard Padaré a rencontré le ministre de la Justice et le chef de l’Etat sénégalais, seul, sans la présence d’aucun autre officiel tchadien. Il a quitté Dakar le dimanche 5 mai. Le lundi 6 mai, la Division de la Surveillance du Territoire sénégalais (DST) me convoque pour le mardi 7 mai à 15 H. Je me rends à la convocation en présence d’Amnesty International Sénégal à qui il est demandé de quitter les lieux. Je reste donc seul avec eux (...) ", raconte-t-il.
Pourtant, dans l'élément vidéo tourné à Tunis en mi-mars de cette année et que nous vous proposons, Makaila NGuebla racontait pourquoi il avait choisi le Sénégal après avoir été arrêté en Tunisie. Il venait alors de terminer ses études. C'est d'ailleurs à la pression internationale contraignant les autorités tunisiennes de l’époque à ne pas l’expulser vers le Tchad en 2005 qu'il avait dû son salut.
Revenant sur l'attitude des autorités sénégalaises qui n’ont jamais expulsé d’activiste, mis à part Kukoi Samba Sanyang(Gambie), qui a été extradé vers le Mali, NGuebla explique les raisons qui ont poussé le Sénégal à montrer de la faiblesse face à la pression d'Idriss Deby. "
Et NGuebla de poursuivre dans sa lancée : " De plus, grâce à l’argent du pétrole tchadien, IdrissDeby a pu contribuer au financement de la campagne de MackySall au Sénégal. Dans les négociations sur le dossier HissèneHabré, il est demandé que l’on me livre aux autoritéstchadiennes.
J’ai été arrêté en Tunisie en 2005, je ne dois qu’à la pression internationale de ne pas avoir été expulsé vers leTchad ". La Guinée, sa nouvelle terre d'accueil, n'est cependant, par la terre d'asile de ses rêves, puisque Makaila NGuebla, après avoir rencontré le Ministre des Droits de l’Homme de la Guinée, confie que ce dernier lui a avoué ne pas pouvoir " assurer sa sécurité dans le contexte actuel de son pays ".
La même note les tenait pour " responsables de tout dommage, physique ou psychologique " qui pourraient arriver au défenseur des droits de l'homme qu'est ce dernier. Mais après cette sortie contre Macky Sall et son régime, l'on se demande si, au nom du principe inaliénable de la liberté d'expression, les autorités sénégalaises accepteront d'ouvrir à nouveau les frontières du pays à Makaila Ngebla.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion