Le collectif L’Heure est grave, les transporteurs et le mouvement Vision citoyenne alertent sur l'état de dégradation avancé du pont Émile Badiane qui enjambe le fleuve Casamance, à Ziguinchor. Ils interpellent les autorités sur l'urgence de construction d’un nouveau pont et le remplacement du pont de Tobor, pour garantir la sécurité des usagers.

Les membres du collectif L'Heure est grave ont visité le pont Émile Badiane pour toucher du doigt les dangers de l'infrastructure. Devant la presse, El Hadj Kamara, le président de L’Heure est grave, souligne que "le pont Émile Badiane constitue un axe vital pour l’ensemble de la région. Les observations réalisées par des usagers, des techniciens et des acteurs locaux font état de dégradations visibles. Des fissures avancées, un effritement localisé du béton, la présence d’armatures apparentes, des vibrations accentuées lors du passage de véhicules lourds".

Ces éléments, sans être alarmistes, doivent inviter à la prudence et encourager une expertise actualisée, transparente et partagée, a-t-il indiqué. Le collectif dit vouloir contribuer à une démarche préventive, responsable et collaborative.

Ainsi, El Hadj Kamara et ses camarades demandent que le cadre d’intervention publique soit renforcé. "Nous suggérons que l’État envisage l’activation de mécanismes exceptionnels permettant d’accélérer l’évaluation, la planification et le financement des travaux nécessaires. Le collectif préconise aussi une actualisation et publication d’un audit technique".

Sur ce point, le président du collectif précise que la transparence et l’information du public sont essentielles pour maintenir la confiance et pour accompagner toute décision structurante.

L’heure est grave demande qu’il y ait une adaptation provisoire du tonnage autorisé et l'élaboration d’un calendrier clair pour la réhabilitation ou la reconstruction du pont.

Pour Vision citoyenne, "les deux ponts sont très anciens et représentent un danger quotidien. Le président de la République lui-même a été informé de leur état critique lors d'une visite", a rappelé Madia Diop Sané, le coordonnateur national.

Il demande des actions concrètes. "Nous avons marre d'entendre les promesses des réalisations d’études et la présentation de maquettes. Nous réclamons des actions concrètes plutôt que des promesses. Nous avons vu récemment encore la maquette du nouveau pont, mais nous insistons sur la nécessité de sa réalisation effective.", a pesté M. Sané.

Il a, par ailleurs, rappelé l’importance stratégique du pont Émile Badiane; qui est "la seule porte d'entrée pour ceux venant du Nord et son absence ou son effondrement aurait des conséquences désastreuses".

Rappelant la tragédie du bateau "Le Joola", Madia invite les autorités à agir rapidement et éclairer l'opinion sur le financement des travaux du pont. "Des chiffres contradictoires sont évoqués, concernant les enveloppes budgétaires : 50 milliards, 100 milliards... Nous voulons être édifiés".

Ousmane Thiam, alias "Thiamas", le vice-président de la gare routière de Ziguinchor, insiste, lui, sur l’urgence de construire un nouveau pont. "Les usagers se sentent menacés et ont peur de l'emprunter, priant chaque fois pour leur sécurité. Il y a un besoin impératif de construire un nouveau pont pour la sécurité et le bien-être de la population sénégalaise".

Vidéo déclaration du président du Collectif "L’HEURE EST GRAVE", El Hadji Kamara