Le débat sur le budget 2026 du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a suscité de vives inquiétudes parmi les députés et l’opinion publique. Une baisse apparente des crédits alloués au secteur sanitaire a nourri interrogations, critiques et craintes, dans un contexte marqué par la cherté des soins, le déficit de personnel médical, le manque d’équipements et la dégradation de l’accueil dans plusieurs structures de santé. Face à ces préoccupations, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a tenu à lever toute ambiguïté, lors de la présentation du rapport général de la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire en plénière, ce jeudi à l’Assemblée nationale.

Des transferts techniques, pas une réduction réelle

 Selon l’argentier de l’État, la diminution constatée dans le budget du ministère de la Santé ne correspond en aucun cas à un désengagement de l’État vis-à-vis du secteur sanitaire. Elle est « purement mécanique » et résulte de réaménagements techniques entre départements ministériels. « La première explication concerne le transfert de 3,7 milliards de FCFA du Programme de protection sociale, désormais rattaché au ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités » dit-il. 

Cette réaffectation vise, selon lui, à recentrer ce programme dans un département dont le cœur de mission est directement lié aux politiques sociales et à la prise en charge des populations vulnérables. La seconde explication est plus importante encore : « 85 milliards de FCFA, initialement inscrits dans le budget du ministère de la Santé pour les constructions d’infrastructures sanitaires, ont été transférés au ministère des Infrastructures. Ce choix répond à une volonté de regrouper et de mieux coordonner l’ensemble des investissements en matière de construction et d’aménagement au sein d’un département spécialisé ». À cela s’ajoutent également des crédits transférés au ministère des Forces armées, contribuant, là encore, à accentuer l’impression d’une forte baisse du budget de la Santé.

Une hausse réelle de 38,6 milliards FCFA

 « Ces redéploiements, essentiellement administratifs, faussent la lecture globale », a insisté Cheikh Diba devant les députés. Une analyse détaillée révèle plutôt une hausse nette d’environ 38,6 milliards de FCFA des ressources réellement consacrées au secteur de la santé. Autrement dit, même si les lignes budgétaires du ministère de la Santé semblent en recul sur le papier, les financements alloués aux politiques sanitaires ont, en réalité, été renforcés à travers différents départements de l’État. Pour rappel, le projet de budget 2026 du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique est arrêté à 274 284 957 940 FCFA en autorisations d’engagement (AE) et 217 278 557 940 FCFA en crédits de paiement (CP).