Le secrétaire général du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), Jean-Marie François Biagui, a déclaré samedi à Ziguinchor (Sud) que l’organisation indépendantiste a tourné la page de la guerre.

‘’La logique de guerre est définitivement révolue en Casamance’’, a-t-il lancé à l’ouverture des états généraux du processus de paix en Casamance, une rencontre de deux jours convoquée par le MFDC.

‘’Permettez-moi de rappeler avec gravité que le recours à la violence, quelles qu’en soient les formes ne saurait être un moyen de dialogue inter-casamançais, ni un moyen de contraindre telle ou telle composante du MFDC à adhérer à telle logique’’ a-t-il soutenu.

Selon lui, ce n’est pas un moyen ’’de contraindre à je ne sais quel effort de guerre’’.

‘’Sous ce rapport, et pour lever toute équivoque, je demande que les présents états généraux du processus de paix en Casamance prennent acte de notre engagement de nous porter systématiquement partie civile auprès des tribunaux, chaque fois que sont constatés, en Casamance, des homicides, des actes avérés de menaces de mort, de racket ou de braquages’’ a-t-il fait savoir.

Jean-Marie François Biagui a aussi fait allusion à des actes similaires tels que l’appel ou l’incitation au meurtre, considérés comme étant en relation avec le conflit quels qu’en soient les auteurs.

‘’Je vais déposer une plainte contre ceux qui n’ont pas hésité à revendiquer les actes de violence commis en Casamance. Quels que soient leurs repères, on les retrouvera et justice sera faite’’ a-t-il averti.

‘’Devons-nous nous résigner face à cette sanctuarisation progressive de la Casamance sous la forme d’un no man’s land, où, à terme, la vie économique, sociale, culturelle et politique, la vie tout court, sera indubitablement mise au pas des mafias de toutes sortes et de toutes origines ?’’, s’est il interrogé.

Il a souligné qu’après le MFDC et le maquis, ’’il y a nécessairement une vie fut-elle politique, sociale, culturelle ou économique’’.

‘’[…] L’auteur de cette rencontre est un obstacle à la paix’’, a déclaré le commandant en chef du maquis, César Atoute Badiate, dans un communiqué. Jean-Marie François Biagui avait été limogé de ses fonctions de secrétaire général du MFDC en 2004 par l’abbé Diamacoune Senghor, a soutenu M. Badiate

Les ‘’états généraux du processus de paix en Casamance’’ du MFDC ont démarré samedi à Ziguinchor sans la présence de chefs de factions du mouvement indépendantiste dont Abdou Elinkine Diatta, Abdoulaye Diatta et Ansoumane Badji.

A assisté à l’ouverture des travaux Bertrand Diamacoune, le frère du défunt secrétaire général du MFDC, l’abbé Diamacoune Senghor.