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Interdiction du téléphone à l’école : Le Saemss déplore une «démarche cavalière et unilatérale»

Auteur: Awa FAYE

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Interdiction du téléphone à l’école : Le Saemss déplore une «démarche cavalière et unilatérale»

Le Syndicat autonome de l’enseignement moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) critique la décision du ministère de l’Éducation nationale qui interdit l’usage du téléphone portable dans les écoles. « Par communiqué officiel du 21 septembre 2025, le Ministre de l'éducation nationale du Sénégal a décidé d'interdire strictement l'usage du téléphone portable dans l'espace scolaire. De prime abord, le Bureau Exécutif national du Saemss déplore cette démarche cavalière et unilatérale qui viole les principes de la gestion démocratique et du partenariat dynamique. Avant de prendre une décision aussi grave qui engage la responsabilité de tout un chacun, le ministère de l'éducation devait obligatoirement se concerter avec les acteurs », a écrit le syndicat, dans un communiqué parcouru.

De plus, fait-il savoir, prendre de pareilles décisions dans un pays comme le nôtre où le téléphone portable peut être utilisé comme un outil pédagogique relève de l'incohérence et du paradoxe. Il soutient : «nous vivons un monde tourné de façon irréversible vers l'Éducation Intelligente avec l'introduction du numérique et de l'Intelligence Artificielle dans les systèmes éducatifs ».

Un Code d'utilisation éthique et pédagogique du téléphone à l'école

  

Ainsi, ajoute-il, le téléphone portable doit être utilisé comme outil pédagogique pour faciliter les enseignements apprentissages.

Le syndicat propose plutôt l'élaboration d'un Code d'utilisation éthique et pédagogique du téléphone à l'école pour encadrer son utilisation. « Pour éviter toute forme d'influence négative et de distraction, nous rappelons que la solution appropriée demeure la restriction de l'accès des mineurs à certains sites et applications comme c'est le cas dans nombre de pays. Enfin, revenant sur cette mesure, source de polémique et de diversion, nous invitons le Ministère à surseoir à son application et à appeler tous les acteurs à la concertation », dit le Saemss.

Avant de poursuivre : «En cette période d'ouverture des classes, il importe de rappeler aux autorités que les priorités sont ailleurs. Elles portent essentiellement sur la prise en charge des questions pendantes telles que la révision de la situation des décisionnaires, la fin des lenteurs administratives, la formation diplomante universelle des enseignants, la suppression des abris provisoires, la résorption des déficits et c.. Nous appelons les enseignants à la vigilance et à ne point se laisser divertir ».

Auteur: Awa FAYE
Publié le: Vendredi 26 Septembre 2025

Commentaires (2)

  • image
    merde il y a 13 heures

    Allez vous faire voir
    C'est le ministre qui a en charge la gestion de l'école. et cette compétence n'est pas partagée.
    Vous parlez trop

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    MEN il y a 12 heures

    Le débat soulevé par la note du Ministre de l’Éducation nationale mérite d’être éclairé avec précision. Contrairement à ce qu’affirme le Saemss, il ne s’agit pas d’une décision « cavalière » ni d’une innovation unilatérale, mais du rappel ferme d’une disposition déjà inscrite dans les règlements intérieurs des écoles, collèges et lycées. Cette règle existe depuis longtemps, mais elle souffrait d’un déficit d’application. Le Ministre, en sa qualité de garant de la sécurité et du bien-être des élèves, avait le devoir de réaffirmer cette obligation afin de préserver l’autorité de l’école et la qualité des apprentissages.

    L’argument de l’« incohérence » avec la promotion du numérique et de l’intelligence artificielle repose sur une confusion. La différence est claire : le téléphone portable personnel, utilisé librement et sans contrôle, est une source de distraction et de dérives ; en revanche, les outils numériques éducatifs, introduits dans un cadre pédagogique encadré par l’enseignant, sont un puissant levier d’apprentissage. Loin de se contredire, les deux notes du Ministre traduisent une même vision : bâtir un numérique raisonné, responsable et mis au service de l’éducation. C’est précisément ce que prévoit la Stratégie du Numérique pour l’Éducation 2025-2029, qui engage l’État à équiper progressivement toutes les écoles en tablettes, ordinateurs et plateformes pédagogiques, tout en formant enseignants et élèves à un usage éthique et citoyen du numérique.

    La proposition d’élaborer un code d’utilisation éthique du téléphone à l’école peut être utile en complément, mais elle ne saurait remplacer une interdiction claire. Car l’expérience montre qu’en l’absence d’un cadre strict, les dérives se multiplient : cyberharcèlement, tricherie, perte de concentration. Il serait illusoire de croire qu’un simple code suffirait à réguler une pratique déjà source de tant de perturbations. La priorité est d’abord de protéger l’élève dans l’espace scolaire, tout en maintenant l’usage pédagogique encadré lorsque cela est pertinent.

    Enfin, rappeler d’autres priorités telles que la situation des décisionnaires, les lenteurs administratives ou le déficit d’enseignants est légitime, mais cela ne doit pas servir à minimiser une mesure essentielle. La réforme de l’école ne peut pas se faire « à la carte » : elle exige d’agir simultanément sur plusieurs fronts, en alliant protection, qualité et équité.

    En définitive, la décision du Ministre ne détourne pas le débat, elle le recentre. Elle réaffirme que l’école sénégalaise doit rester un espace d’étude, de valeurs et de réussite, tout en préparant l’avenir par un numérique encadré, cohérent et porteur de progrès.

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