États-Unis : un journaliste salvadorien expulsé après avoir couvert des manifs anti-Trump
Le 14 juin, près d’Atlanta, Mario Guevara couvrait en direct sur les réseaux sociaux les manifestations «No Kings» («Pas de rois»), plus grande mobilisation populaire depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Un journaliste salvadorien établi depuis deux décennies aux États-Unis a été expulsé vendredi après avoir été arrêté en pleine couverture de manifestations anti-Trump mi-juin, a annoncé un organisme américain de défense de la presse.
«Ce matin, le journaliste Mario Guevara a été expulsé des États-Unis vers son pays natal, le Salvador», a écrit dans un communiqué le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), affirmant qu'il s'agit de la «première fois (qu'il) documente ce type de représailles liées à une activité journalistique».
«Nous sommes heureux d'annoncer que Mario Guevara est de retour chez lui au Salvador», a confirmé à l'AFP une porte-parole du ministère américain de la Sécurité intérieure (DHS), Tricia McLaughlin. Puis d’ajouter : «Si vous venez dans notre pays et enfreignez nos lois, nous vous arrêterons et vous ne reviendrez JAMAIS.»
Lauréat d’un Emmy Awards en 2023
Journaliste spécialisé dans les enjeux liés à l'immigration, ce qui lui a valu un Emmy Awards en 2023, Mario Guevara était arrivé aux États-Unis avec un visa temporaire en 2004. Resté dans le pays, il a tenté par la suite de régulariser sa situation, sans y être parvenu au moment de son arrestation, selon des documents judiciaires.
Katherine Jacobsen, une représentante du CPJ, affirme toutefois qu'«il n'est pas simplement question de son statut migratoire» mais de «représailles pour ses reportages». Elle parle de «signe inquiétant de la détérioration de la liberté de la presse sous l'administration Trump».
Le 14 juin, près d'Atlanta (Géorgie), Mario Guevara couvrait en direct en espagnol sur les réseaux sociaux les manifestations «No Kings» («Pas de rois»), plus grande mobilisation populaire depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, quand il a été arrêté. Selon les images diffusées en direct sur sa chaîne Facebook, le journaliste portait un gilet pare-balles siglé «presse» et un casque de protection.
Il a été, dans un premier temps, poursuivi pour des délits mineurs dans le cadre de son travail (rassemblement illégal, obstruction, présence d'un piéton sur la chaussée...). Des poursuites abandonnées par la suite, selon des documents judiciaires.
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