La morgue de l’hôpital de la paix de Ziguinchor n'a pas désempli ce matin lors de la levée du corps d’Ankiling Diabone, figure emblématique du judo sénégalais. Ce sportif est décédé le 20 novembre, à l’âge de 70 ans. Ce matin, le monde du judo et celui sportif en général s’est réuni massivement pour rendre un dernier hommage à cette icône.

 

Anciens coéquipiers, élèves, responsables sportifs et proches, ont fait le déplacement à la morgue de l’hôpital de la paix de Ziguinchor pour un adieu au champion Ankeling Diabone. L’homme est décrit unanimement étant "droit, humble et d’une exigence exceptionnelle ".

Diong Alouak Edmond Gomis, président du judo club local, KASSOFOR Sembe Judo Club, a salué la disparition d’un " monument ", qui a porté haut le drapeau national. Il estime que le sieur demeure " une source d’inspiration pour la jeunesse ".

Abou Karim Seck, ancien international, décrit le défunt comme " un génie sur le tatami ", ce qui témoigne de son " obsession de l’or ", illustrée par son refus, lors d’une finale à Nairobi, de se contenter d’une médaille d’argent malgré des côtes fracturées.

Oumar Coly, ceinture noire 6ᵉ dan, a estimé que Ankeling est un homme de "principe, humble et plein d’humour ". Le maître de judo affirme que l’homme est devenu pour lui, un frère.

Le frère cadet du défunt, Isidor Diabone, a rappelé le parcours de son aîné, " aimé de tous et très attaché à sa famille ". Il a témoigné que l’homme a toujours été, un aîné aimant, très attaché à sa famille, et qu’il a été ancien champion de lutte avant de se tourner vers le judo dans les années 1970.

" Avant le judo, il avait été champion de lutte dans plusieurs départements, avant de rejoindre Dakar au milieu des années 1970 où il se consacrera pleinement à sa carrière de judoka, devenant l’une des légendes de la discipline.", a-t-il déclaré. 

Originaire d’Oussouye, Ankeling Diabone a eu une carrière remarquable. Formé au CNEPS de Thiès puis perfectionné à l’INSEP de Paris, il a été quatre fois champion d’Afrique, onze fois champion du Sénégal, il a représenté le pays aux Jeux olympiques de 1980 et 1988 avant d’entraîner l’équipe nationale et de participer aux JO de Barcelone en 1992 comme coach.

Fonctionnaire du ministère des Sports, il a exercé plusieurs responsabilités techniques et administratives, notamment à Ziguinchor, et a été décoré chevalier de l’Ordre national du Mérite en 1992.

Sa disparition est une perte immense pour les acteurs du sport. Ankeling Diabone laisse un vide profond au sein de la communauté du judo, selon les témoignages.

Après la cérémonie de la levée du corps, la délégation a pris la direction de Sam Sam, village d’origine de l’ancien champion dans la commune de Mlomp. 

La dépouille sera ensuite acheminée à son domicile de Souleuck, puis dans son quartier natal Djivente Oulahom, à Oussouye, où se tiendra la cérémonie officielle des funérailles, selon ses proches.