Intervenant lors de l’examen du budget 2026 du Ministère de la Jeunesse et des Sports à l’Assemblée nationale, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a apporté des précisions sur les montants engagés par l’État pour accompagner la politique sportive et l’encadrement de la jeunesse, en particulier dans la perspective des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026.

Selon lui, le budget du ministère de la Jeunesse et des Sports s’établit à « 38 961 414 381 francs CFA », soit une baisse apparente de « 8 467 millions ».

 Toutefois, le ministre a tenu à relativiser cette diminution. « Si on tient compte du transfert du programme de promotion des industries culturelles et créatives et du patrimoine d’un montant de 13 590 millions, on se rend compte que le budget n’a pas réellement baissé », a-t-il expliqué.

Il a également souligné que plusieurs projets majeurs arrivent à leur terme, notamment « la réhabilitation du stade Léopold Sédar Senghor, le Manifal de Diourbel, l’aménagement de Kaolack et d’autres équipements ». 

Autant d’éléments qui, selon lui, montrent que « ce budget prend déjà en charge d’importants projets d’infrastructures » et pourrait même être revu à la hausse en fonction des besoins.

Un engagement fort pour les Jeux olympiques de la jeunesse

Cheikh Diba a réaffirmé la mobilisation totale de l’État pour la réussite des Jeux olympiques de la jeunesse de 2026. « Au niveau du ministère des Finances, au-delà des 11 milliards réservés au COJOJ, nous avons programmé plus de 104 milliards de francs CFA dans le cadre des JOJ 2026 afin d’éviter toute surprise », a-t-il précisé. Il a indiqué que « 604 milliards de francs CFA sont répartis entre plusieurs départements sectoriels » pour accompagner cet événement d’envergure internationale. 

Le ministère de l’Intérieur bénéficie ainsi de « 11,75 milliards » pour le renforcement des infrastructures au profit des forces de défense et de sécurité. Le ministère des Infrastructures reçoit « 23 milliards » pour la réhabilitation d’infrastructures sportives, notamment le stade Iba Mar Diop, la piscine olympique, la caserne Samba Diéry Diallo et des équipements de proximité. Le ministère des Forces armées bénéficie, quant à lui, d’« 1,444 milliard de francs CFA » pour la construction d’infrastructures militaires, dont le centre ECES. Toujours dans le cadre des JOJ 2026, « 14,8 milliards de francs CFA » sont prévus pour l’amélioration de l’accessibilité et la mise à niveau des infrastructures sportives, tandis que « 43 240 175 976 francs CFA » sont inscrits dans les charges non réparties. « Sur le plan budgétaire, nous sommes prêts. Madame la ministre, vous pouvez y aller avec les entrepreneurs, nous répondrons présents pour toutes les demandes liées aux réalisations », a assuré Cheikh Djiba.

Maisons de la jeunesse et difficultés administratives

 Abordant la question des Maisons de la Jeunesse et de la Citoyenneté, le ministre a reconnu l’existence de nombreux blocages. « Il y a beaucoup de chantiers aujourd’hui en souffrance. Des entreprises ont finalisé les travaux, mais le Trésor public ne peut pas payer parce que les procédures n’ont pas été respectées et que les pièces justificatives ne sont pas disponibles », a-t-il regretté. Il a toutefois souligné que son département travaille, en lien avec l’Inspection générale des Finances, pour trouver des solutions. « Nous sommes en train d’examiner, dans le cadre de l’audit sur les arriérés, comment prendre en charge ces demandes de décaissement », a-t-il indiqué, mentionnant également des lenteurs administratives, des problèmes fonciers et des difficultés dans la signature de certaines conventions. Pour 2026, « les inscriptions budgétaires pour les infrastructures de proximité s’élèvent à 7,81 milliards de francs CFA », a-t-il ajouté.

207 milliards pour la jeunesse à l’échelle de l’État

 Au-delà du seul ministère de la Jeunesse et des Sports, Cheikh Djiba a insisté sur l’effort transversal en faveur des jeunes. « Si vous parcourez l’ensemble du budget, les efforts en faveur de la jeunesse sont évalués à 207 milliards de francs CFA, contre 174 milliards en 2025 », a-t-il déclaré. Il a précisé que ces crédits sont répartis entre plusieurs départements, notamment le ministère de l’Emploi, qui bénéficie à lui seul d’« une enveloppe de 78 milliards réservée aux jeunes ». Pour le ministre, ces chiffres témoignent clairement de « l’importance que les nouvelles autorités accordent à la politique de jeunesse ».