La recrudescence de la violence en Casamance avec des séries de tueries et de braquages dans cette partie méridionale du pays a, semble-t-il, obligé l’Etat à passer à la vitesse supérieure. En effet, depuis quelques jours, l’armée Sénégalaise est en train de déployer sur le terrain de très gros moyens militaires. Un armement très sophistiqué a été d’ailleurs débarqué à Ziguinchor à bord du navire militaire «Edic», en fin de semaine et aussitôt mis sur le théâtre des opérations. D’impressionnantes armes lourdes ayant une très grande portée, mais aussi des mortiers à batteries, des véhicules blindés et des véhicules de transports de troupes, ainsi que des centaines de soldats de différents bataillons de l’armée ont été acheminés dans la partie Sud du pays, ces derniers jours. 

Selon des observateurs avertis sur la crise Casamançais, ce déploiement de troupes avec des moyens matériels très conséquents sur le terrain vise à circonscrire les attaques dont l’armée fait l’objet, depuis un certain temps. Nos sources de poursuivre qu’une seconde rotation est prévue dans les prochaines heures pour débarquer d’autres types d’équipements militaires à Ziguinchor. Le but étant pour l’Etat du Sénégal de donner à l’armée nationale suffisamment de marge de manœuvre et de moyens pour faire face aux éléments armés sup- posés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) qui sèment la terreur, depuis plusieurs semaines. 

Certains observateurs croient savoir que, face à la situation de ni paix ni guerre, le gouvernement Sénégalais semble décider à en finir avec ce triste conflit vieux de 32 ans. Une crise qui a fini de prendre des tournures inquiétantes. Dernièrement il y a eu la mort de 10 jeunes exploitants forestiers tués le 21 novembre à Diagnon, puis de 4 soldats le 13 décembre dernier à Kabeum et récemment de 9 soldats le 20 décembre à Diégoune. Ainsi, l’armée pourrait lancer, dans un bref délai, une très grande offensive et opérer un ratissage pour nettoyer toutes les zones susceptibles d’abriter des bases rebelles en Casamance, particulièrement dans le Bignona et le Balantacounda, devenus zones de tension. 

Il faut du reste rappeler qu’entre les mois de janvier et mars 2010, l’armée s’était déployée en force dans la zone frontalière avec la Guinée-Bissau pour en finir avec l’insécurité dans les zones de Djibélor-Baraaf, de Kassana, Bankawoulé... Nos sources révèlent qu’aujourd’hui, c’est la même stratégie qui semble être appliquée dans le Bignona et le Balantacounda pour détruire les cantonnements des rebelles du Mfdc.