L’Argentine affronte l’Angola ce vendredi 14 novembre à 17h, dans un match présenté comme un événement historique pour le pays d’Afrique australe, 90e au classement FIFA. Les 50 000 billets du stade du 11-Novembre de Luanda se sont arrachés en quelques minutes, et leur revente au marché noir aurait atteint des prix vingt fois supérieurs, selon plusieurs témoignages.

Ce rendez-vous sportif, organisé dans le cadre du 50e anniversaire de l’indépendance du pays, devait être un moment de fête. Pourtant, il suscite une vive polémique au sein de la population angolaise, confrontée au quotidien à d’importantes difficultés économiques et sociales.

Déjà l’été dernier, alors que la tenue du match n’était pas encore officiellement confirmée, plusieurs groupes d’activistes avaient interpellé la Fédération argentine de football (AFA). Ils l’exhortaient à renoncer à cette rencontre pour dénoncer, selon eux, la répression systématique exercée par le gouvernement angolais lors de manifestations. Une répression ayant causé la mort de plusieurs dizaines de citoyens. L’annulation du match aurait été perçue comme « un noble geste de solidarité internationale et de respect des droits humains », plaidaient-ils.

Mais les 12 millions d’euros proposés par l’Angola à l’AFA ont finalement été décisifs. Lionel Messi, annoncé titulaire, sera bien sur la pelouse de Luanda.

Selon O Jogo, l’événement provoque aujourd’hui une réelle indignation dans le pays. Beaucoup d’Angolais dénoncent les dépenses faramineuses engagées : près de 17 millions d’euros, sans compter les frais de voyage, d’hébergement et de sécurité. Dans un contexte où une grande partie de la population vit dans la précarité, ce choix financier est considéré comme un affront.

Le média portugais indique même que plusieurs citoyens envisagent de scander « nous avons faim » pendant la rencontre, afin d’exprimer leur ras-le-bol. Mais les chances de voir ces protestations s’exprimer sont minces. Selon le journal angolais Novo Jornal, les autorités auraient déjà mobilisé près de 3 000 agents de sécurité pour étouffer toute tentative de contestation.

Une ambiance électrique qui contraste fortement avec le caractère festif voulu par les organisateurs.