Le mépris et l’arrogance dont Cesc Fàbregas fait preuve à l’égard du Sénégal sont pour le moins choquants. L’ancien international espagnol semble garder en travers de la gorge le choix d’Assane Diao d’opter pour la sélection sénégalaise plutôt que pour l’Espagne. Une telle attitude, empreinte d’un manque évident de respect, mérite d’être recadrée à la mesure de sa gravité.

J’exhorte, à ce titre, la Fédération sénégalaise de football à saisir officiellement la FIFA par des lettres de protestation afin de dénoncer ces agissements et de rappeler les principes de respect et d’équité qui devraient prévaloir dans le football international.

Mais au-delà de cet épisode, l’attitude de l’ancien joueur du FC Barcelone révèle un malaise plus profond : le peu de considération accordé, de manière récurrente, au football africain et à la Coupe d’Afrique des nations. Dans quelle autre compétition majeure la FIFA autorise-t-elle les clubs à ne libérer leurs joueurs que six jours avant le début du tournoi ? Cette situation contribue à entacher la crédibilité de la CAN, déjà fragilisée par un calendrier dicté par Gianni Infantino, davantage soucieux de satisfaire certains intérêts extra-sportifs, notamment à travers l’organisation contestée d’un Mondial des clubs, que de préserver l’équité entre les compétitions. Il a surtout voulu faire plaisir à son ami Donald Trump.

Rien de surprenant, dès lors, à constater le silence ou l’alignement de la CAF. Son président, Patrice Motsepe, perçu par beaucoup comme un relais docile de Gianni Infantino, semble suivre sans réserve les orientations de celui qui l’a porté à la tête du football africain. Dans ce jeu d’influences, les intérêts du football africain se retrouvent relégués au second plan, au détriment de sa dignité et de son rayonnement.

Par Babacar Gueye DIOP, journaliste