C’est terminé ! Plus aucune puissance ne profitera des ressources du Niger comme bon lui semble. Les seuls maîtres du Niger restent les Nigériens, et ça, le général d’Armée Abdourahmane Tiani n’hésite plus à le faire savoir. Le dernier partenaire du pays qui tarde à le comprendre, est l'empire du milieu.
Trois patrons chinois chassés de Niamey
En effet, il existe actuellement des désaccords entre Niamey et les entreprises chinoises qui exploitent son pétrole. Le gouvernement a chassé à la mi-mars les patrons de la Société de raffinage de Zinder (SORAZ), de la China National Petroleum Corporation (CNPC) et de Wapco, l’entreprise qui gère l’oléoduc construit pour exporter le pétrole nigérien via le Bénin.
Ces expulsions sont intervenues après un audit de l’exploitation du pétrole nigérien. Il est apparu que les patrons chinois de ces grandes sociétés ignorent certaines décisions prises par les autorités pour s’assurer que les Nigériens bénéficient réellement des richesses nationales.
Des différences de salaires énormes
Lors d’une interview accordée samedi à la RTN (la télévision nationale du Niger) , le général Abdourahmane Tiani a par exemple évoqué le gouffre profond qui existe entre les salaires de ces CEO chinois et ceux de leurs adjoints nigériens.
« La DGA (Directrice générale adjointe) de Wapco qui est nigérienne, son salaire est inférieur au salaire de son DG chinois de 21 900 000 FCFA. Le DGA de CNPC qui est nigérien, son salaire est inférieur à la retenue d'impôt sur salaire de l’assistante du DG chinois. C’est le DGA nigérien qui a ce salaire-là hein. Imaginez les autres…La justification que (ces chinois) donnent, c’est que les travailleurs expatriés ont un niveau de vie élevé dans leur pays et que leur salaire ne peut pas être comparé à celui des Nigériens. Mais tous vivent sur le territoire nigérien. Donc s’il y a un terrain de vie, il est uniforme pour tous les employés de Soraz, de CNPC ou de Wapco » fait remarquer le général d’Armée.
Il dit avoir balayé d’un revers de main ces arguments. « C’est la même chose que disaient les trois Français de la Nigérienne des Eaux, la société qu’on a nationalisée » rappelle le putschiste. L’un des français en question, « avait un salaire de 20 millions avec 500 millions de complément salarial à la fin de chaque année. C’est ce même comportement que ces DG ont voulu reprendre au Niger » a fustigé le commandant en chef.
De toute évidence, ces chinois n’ont rien retenu ni rien appris.
« Ce n’est pas au Niger de garantir ce pipeline »
L’autre point d’achoppement entre Niamey et ces sociétés chinoises est relatif au pipeline lui-même. « L’oléoduc, c’est le Niger qui le garantit. C’est sur le pétrole brut du Niger que ce pipeline est garanti, contre toute logique, contre tout bon sens » déplore le général d’armée. « Le Niger n’a pas construit ce pipeline. C’est une société chinoise choisie par une entreprise chinoise qui a construit le pipeline. C’est à elle de garantir ce pipeline. Pourquoi l’Etat du Niger doit-il le faire ? Ils ont déjà prévu de faire payer au Niger, des centaines de milliards » a révélé le putschiste qui note d’autres points de divergence, entre les deux parties. Il informe par ailleurs que ces patrons chinois ne sont pas du tout conciliants.
« Ils disent soit c’est ces trois DG ou personne d’autre »
Avant leur expulsion, ils auraient refusé d’assister à une rencontre initiée par Niamey, envoyant leurs assistants. Des assistants qui ont ensuite été rappelés en pleine réunion. Pékin aussi semble soutenir ces CEO. « Ils disent, soit c’est ces trois DG ou personne d’autre » a révélé Tiani.
C’est une réponse claire donnée à Niamey qui réclamait le remplacement de ces patrons chinois.
« Nous ne sommes plus disposés à donner la joue gauche à quelque partenaire que ce soit »
Pour le général d'Armée, il n'est plus question que son pays se fasse spolier à nouveau. « Orano nous a giflé sur la joue droite. Nous ne sommes plus disposés à donner la joue gauche à quelque partenaire que ce soit » a clairement indiqué le dirigeant avant de constater avec regret que les partenaires chinois « n’ont rien retenu de ce qui s’est passé entre la France et le Niger ».
Auteur: Bernardin Patinvoh
Publié le: Mardi 03 Juin 2025
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