Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 1er septembre 2025 à Conakry, le président du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimouno, a fermement rejeté le projet de nouvelle Constitution et appelé les Guinéens à voter NON au référendum prévu le 21 septembre 2025.

« Un coup d’État constitutionnel en téléchargement »

Dr Millimouno a dénoncé un texte « dangereux » pour la démocratie guinéenne, critiquant la concentration excessive des pouvoirs présidentiels, la multiplication injustifiée des institutions républicaines et la restriction des droits et libertés fondamentaux. « C’est un coup d’État constitutionnel qui est en préparation. Nous utiliserons les réseaux sociaux pour exposer les dangers de cette Constitution. Ils mentent en prétendant que l’éducation gratuite est une nouveauté. Cela existait déjà sous Sékou Touré », a-t-il martelé.Il a également pointé du doigt l’ambiguïté autour de la candidature du président de la transition, soulignant une rupture entre la Charte de la transition et le projet constitutionnel. « La liberté de la presse est menacée. Je milite pour la suppression de la HAC. Quant au mandat présidentiel de 7 ans, il est inutile. Si le développement dépendait de la durée au pouvoir, le Cameroun serait le pays le plus développé », a-t-il ironisé.

Le BL appelle à une participation active : « Choisissez le rouge »

Contrairement à d’autres partis prônant le boycott, le BL encourage une participation massive au référendum pour rejeter le texte. « À l’image du référendum historique du 28 septembre 1958, où la Guinée a dit NON à la colonisation, nous appelons les Guinéens à dire NON à cette Constitution », a déclaré le responsable de la communication du parti.Le BL invite les citoyens à se rendre aux urnes et à opter pour le bulletin rouge, symbole du NON : « Il y aura deux bulletins : le OUI, souvent en blanc, et le NON, en rouge. Choisissez le rouge, exprimez-vous. Ne pas voter, c’est aussi faire un choix. »

Contexte

Le référendum du 21 septembre 2025 constitue une étape cruciale dans la transition politique guinéenne, initiée après le coup d’État de septembre 2021 mené par le général Mamady Doumbouya. Le projet de Constitution, qui propose notamment un mandat présidentiel de 7 ans renouvelable une fois, suscite de vives controverses au sein de l’opposition, de la société civile et de la diaspora. En optant pour une mobilisation électorale plutôt qu’un boycott, le Bloc Libéral se distingue par sa stratégie de résistance active dans les urnes.