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Inondations, Plan de redressement.. : Abdou Khadre Sall, Président de «Askanou Sénégal », livre ses vérités

Auteur: Adama FAYE

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Inondations, Plan de redressement.. : Abdou Khadre Sall, Président de «Askanou Sénégal », livre ses vérités

La problématique des inondations est récurrente. L’année dernière, on a eu le même cas et on a eu les mêmes propos. Avant tout, permettez-moi de compatir avec les populations notamment des zones sinistrées de Parcelles, Yeumbeul et aussi même de Mbao où la mer avance et a pris quelques habitations, nous leur envoyons notre message de soutien et de compassion. C’est un problème récurrent. Des investissements auraient dû être faits, des fonds alloués. Le nécessaire n’avait pas été fait, sinon on n’aurait pas eu ces problèmes.

Plan décennal de plus de 750 milliards

Si vous voyez comment nos villes sont actuellement inondées, cela veut dire que le travail rigoureux n’a pas été fait. C’est pour ça que j’exhorte finalement le gouvernement actuel à être plus dans l’action et en étant plus dans l’action, qu’ils sachent dire aux populations que cela ne se fera pas demain, c’est quelque chose qui se fera avec le temps. Mais, il faut que quand on fait quelque chose qu’on le fasse bien et qu’on n’y revienne pas. Les inondations liées à la pluie il y en aura tout le temps, tant que le monde existera. Vous avez vu récemment au Pakistan, il y a eu de fortes inondations qui ont endeuillé plus de 400 familles. On a vu récemment en Chine un violent typhon qui a fait des ravages.

Le cas du Sénégal

Ce qui se passe au Sénégal, c’est juste un phénomène naturel mais catastrophique quand même parce que les populations le ressentent durement. Ce qui me dérange dans ces inondations, c’est que ce sont des choses qu’on aurait pu éviter. Donc aujourd’hui, l’heure n’est pas aux promesses. Il faut donner à ces populations-là qui vivent les inondations du concret et du pragmatisme. Nous avons ce plan ORSEC qui a été un échec clairement. Il faut penser à le rebaptiser et redéfinir les stratégies et les engagements et les mettre en œuvre sur un temps déterminé. Cela prendra du temps 6 mois, 1 an sans doute. Il y aura encore des inondations l’année prochaine mais ça il faut savoir le dire aux populations et leur tenir un langage de vérité et ne pas leur promettre des choses irréalisables. C’est à partir de là seulement qu’ils accompagneront les populations. Ça sera difficile quand il y aura des travaux pour le quotidien des populations mais elles comprendront que c’est partout pareil dans le monde. Il y a des travaux qui gênent les populations, la circulation, la vie en communauté. Mais une fois que ces travaux sont finis, tout le monde en profite et tout le monde aura oublié les difficultés vécues. Donc, je pense que c’est ce langage-là qu’il faut tenir et les inondations seront derrière nous d’ici quelques années.

Plan de redressement sur 5 ans annoncé et audit du plan décennal ?

C’est un impératif. Il faut qu’on arrête de promettre des plans à n’en plus finir. Pour moi, l’existant, il faut l’auditer et faire très clairement et à partir de là dérouler une nouvelle stratégie qui sera difficile pour les populations mais au bout ce sera un résultat apprécié et appréciable par les populations.

La solution contre les inondations ?

La solution sans doute pas mais on peut l’améliorer. C’est comme un malade qui va à l’hôpital. On ne va pas vous promettre de soigner totalement mais on va diagnostiquer votre maladie et après y apporter des médicaments et une guérison dans le temps, jamais sûr à 100% de pouvoir le faire. Dans ces inondations, aussi longtemps que le Sénégal existera, on aura des inondations. Dans les quartiers de Dakar, le plan d’urbanisme a été très mal fait et cela interpelle les anciens régimes qui ont été très mauvais dans leur manière de gérer cet urbanisme. Aujourd’hui, on le voit avec la nouvelle ville de Diamniadio. Nous allons avoir les mêmes problèmes si le nécessaire n’est pas fait. Donc, il faut travailler cet urbanisme pour que les prochains quartiers qui vont constituer les nouveaux comme Kounoune etc. et ceux qui naîtront après, il faudrait qu’on réussisse leur implantation. Pour ceux qui existent, c’est déjà perdu. Mais, on peut toujours faire des travaux et améliorer le problème mais ce n’est pas avec des promesses.

Plan de redressement économique et social

L’initiative est bonne mais un tel plan qui suscite l’intervention de plusieurs secteurs économiques, il aurait pu être mieux préparé.

Il y a eu de l’impréparation ?

Nous avons parcouru le plan et nous ne sommes pas des novices dans le domaine et dans la vision économique. Il aurait fallu intégrer davantage d’experts. De tels plans ne se font pas à la va-vite. Il y a eu de l’empressement. C’est l’impression que cela m’a donné et c’est la même impression que tous nos compatriotes qui ont de l’expertise dans certains de ces domaines. Il fallait les convoquer, discuter avec eux pour affiner davantage. Je comprends que le gouvernement était dans l’urgence. Mais à mon avis, il aurait fallu le lancer un peu plus tard sans doute l’inclure avec la vision 2050 comme ça quand on sort le projet ce sera un projet fini bien défini, un projet qu’on ne va faire que dérouler.

Plan raté ?

Je ne le dis pas comme ça. Des gens ont pris la peine de travailler dessus. Cet effort intellectuel, il faut le saluer clairement. J’ai remarqué quelques anomalies dessus mais ce n’est pas le lieu d’en parler. Tout ce que je sais c’est qu’un plan endogène pour en l’état actuel du Sénégal est difficile. Il aurait fallu intégrer les dimensions internationales parce que les investisseurs étrangers aussi peuvent permettre la réussite de ce plan.

Choix de financement impertinent

Dans l’état actuel de nos finances, ce n’est absolument pas pertinent. Dans notre Comité ad hoc à Askanou Sénégal, nous discutons de tous ces sujets-là et les conclusions que nous avons eues nous montrent qu’il y a de l’impréparation dans pas mal de choses et de la précipitation et surtout au niveau des chiffres. Il aurait fallu mieux creuser ça. Il faut reconnaître que la volonté est là, l’ambition et la volonté de faire rayonner le pays est là, mais il faudra aussi accompagner ce plan comme nous l’avons fait avec la vision 2050 en espérant que dans les 6 mois on n’aura pas un autre plan et qu’on va se concentrer sur celui-là. Sans doute, il faudra rectifier les paramètres qui ne sont pas adéquats pour ce quinquennat.

Plan de redressement et Agenda Sénégal 2050

Ce plan compresse l’Agenda Sénégal 2050 même si présentation de l’agenda Sénégal 2050 aussi grandiose soit-elle. On avait mobilisé les efforts de toute la nation. Pour quelqu’un qui dit qu’on va engager le pays pour 30 - 35 ans, ce n’était pas assez. Il fallait prendre le temps d’élaborer la chose et de bien la ficeler. Ce n’est pas seulement les Sénégalais qui scrutent ce genre de dossier mais ce sont les partenaires financiers et les investisseurs. Ces gens-là, il faut leur remettre quelque chose de concret. J’invite le chef du gouvernement à étayer tels plans. C’est la même chose pour le plan de redressement. J’en appelle au cabinet du Premier ministre. Sur le premier slide déjà il y a des fautes de frappe. Un document qui arrive au cabinet du Premier ministre qu’il lit devant le monde entier avec l’accompagnement du président de la République et de l’ensemble des DG du pays, ce plan censé être extrêmement rigoureux et dès le premier slide qu’il y ait des fautes de français, c’est inadmissible. Ce qui va dire que cela n’a pas été relu avant qu’il atteigne le bureau du Premier ministre. Et moi comme simple citoyen j’ai vu, cela veut dire que le gars qui travaille au FMI et autres l’a vu et se posera la question à savoir comment cela a été travaillé sérieusement. Quand on édite ce genre de document cela doit être fait de manière méticuleuse.

Partenariat avec le FMI

J’ai écrit un réquisitoire sur mes réseaux sociaux pour faire savoir au Premier ministre qu’il est nécessaire d’avoir des organismes comme le FMI. Aussi ambitieux que nous soyons, malheureusement nous faisons partie des 30 pays les plus pauvres. L’économie c’est du factuel, ce n’est pas de l’ambition. Ce sont des statistiques réalisées et réalisables. On est tous des patriotes mais là n’est pas la question. Mais c’est de se poser la question de savoir comment faire sortir le pays de cette situation. J’ai une fois entendu dire que le FMI n’a jamais développé un pays, mais il a contribué à améliorer des conditions dans un pays. Quand il vous donne un investissement, il vous exige où le mettre. J’ai apprécié la visite du PM en Chine parce que cela veut dire qu’il y a une autre voie possible avec les BRICS et autres qui peuvent accompagner le Sénégal et redynamiser notre économie.

Réduction du train de vie de l’État

Sur un plan de 5677 milliards, rien que le chiffre fait peur. L’État n’aura d’apport que de 50 milliards moi je dis qu’il peut mieux faire. C’est un effort collectif les salaires doivent être réduits de 15 à 20%. Le message sera plus entendu. La pédagogie par l’exemple. On ne peut pas supprimer les fonds spéciaux. Mais on peut les moderniser ou les réduire. En faisant cela avec un document lu, relu, ça sera beaucoup plus audible.

Difficultés d’Air Sénégal

Air Sénégal, c’est un mort-né. J’ai fait une intervention là-dessus. Ce sont des problèmes qui existaient avant. Pour cela, il est nécessaire de faire une réforme. Il faut travailler sur les à côtés. Ce sont des avions mais tout un marketing derrière. S’il y a des problèmes ils doivent être capables de prévenir les clients. Au-delà de l’endettement, il y a tout cet aspect marketing qui doit accompagner les restructurations de la compagnie. Quand on entend ces situations de désagréments, cela nous heurte en tant qu’expert du transport.

Par Adama Faye

Auteur: Adama FAYE

Commentaires (1)

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    Jaraf Sall il y a 3 heures

    Ki koumou,trop de partis et de mouvements...
    Iow mom xéxoo biniouy xéx.
    Marre afin!!!

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