L’actualité économique a été riche en faits et actes en 2011.Mais, dans la création de richesse, l’attrait d’investissement et la productivité, la réussite de la mise en œuvre du plan Takkal peut surplomber les autres en économie.
2011 s’achève, nous ôtant peut-être une épine du pied. En effet, d’aucuns n’y croyaient pas, et d’autres l’assimilaient à un serpent à mille queues. Mais au finish, le Plan Takkal a été au rendez-vous. Il y a du ‘jus’ en continu. Et l’activité économique du pays n’en demandait pas davantage. Le social aussi. En effet, du fait de ces délestages récurrents, le Sénégal avait perdu 1,4 % de croissance en 2010. Mieux, depuis l’avènement de l’Alternance, l’Etat, qui a racheté l’entreprise à Hélio Hydro Québec, y a injecté des centaines de milliards de francs Cfa sans pour autant faire voir aux Sénégalais le bout du tunnel.
Les coupures d’électricité devenaient chroniques et avaient fini par créer des heurts avec les émeutes de l’électricité. Qui ont vu plusieurs agences de la société d’électricité subir les dégâts d’une furie populaire dans les quartiers. Les émeutiers avaient même fini par s’en prendre aux domiciles de certains pontes du régime en juin dernier lorsque le mal avait atteint son paroxysme. Que ce fût dur pour les pouvoirs publics de devoir régler ce problème immédiatement alors que dans ce secteur, tout est question de planification qui demande du temps.
Mais, à force de ténacité et d’alchimie avec les finances publiques, une lueur d’espoir pointait à l’horizon vers le mois d’août. La location de puissance de 150 Mégawatts permettait à Senelec de retrouver des couleurs. Même si certaines structures étatiques ont été dépouillées en faveur de ce plan, le sacrifice a permis d’apaiser la situation et de rassurer les investisseurs qui commençaient à se détourner du Sénégal, faute d’électricité. C’est, en effet, durant cette année particulièrement macabre pour le Sénégal, avec de vives tensions sociales et politiques (des morts à Sangalkam, Fanaye, Mermoz et par immolation), qu’une solution a été trouvée à l’épineux problème de l’électricité derrière lequel certains voyaient l’étincelle qui allait mettre le feu dans le pays. La commission de relance et restructuration du secteur de l’électricité aura ainsi le mérite d’avoir huilé le moteur de l’économie et surtout d’assurer une fourniture continue du courant électrique même si certaines poches de résistance subsistent encore à Dakar.
Ce qu’elle explique par la vétusté du réseau de distribution. Et le meilleur reste à venir, selon cette dernière qui annonce une possible baisse du prix de l’électricité d’ici 2015. Pourtant, la partie était loin d’être jouable pour cette commission qui évoluait sous la coupe du ministre en charge de l’Energie, Karim Wade. L’audit de la situation de Senelec, réalisé par le cabinet McKinsey au lendemain de la nomination de ce dernier, révélait une société presque en faillite, avec un déficit estimé à 280 milliards. Mais surtout avec une détérioration croissante de l’outil de production dû à un sous-investissement dans la maintenance de ses équipements fort vétustes.
Ainsi, dans un tel contexte, parvenir à résoudre le problème des délestages relève d’une ‘prouesse’ qui, pourtant, ne devrait pas en être une dans un pays normal. Car, d’autres gestionnaires du secteur ont bénéficié de moyens de l’Etat et n’y sont pas parvenus. Ils ont laissé les choses s’empirer et se sont, avec leurs proches, sucrés sur le dos du peuple, comme rapporté par la presse.Le plan Takkal constitue ainsi une lueur. Pourvu que ça dure….après 2012.
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