Waly Diouf Bodian s’est fait une religion : pour envoyer en prison les membres de l’ancien régime, principalement les responsables de l’Alliance pour la République (APR), qu’il accuse notamment de s'être enrichis sur le dos du contribuable sénégalais, les nouvelles autorités doivent actionner la justice en usant de leur majorité parlementaire.
«C'est très facile à faire. Il faut aller à l’Assemblée modifier la loi qui régit l’Ofnac, pour ‘rapatrier’ la compétence en matière d’enrichissement illicite au Parquet financier, soit dissoudre l’Ofnac. Nul ne peut révoquer Serigne Bassirou Guèye, il a un mandat et c’est la loi», a souligné le directeur du Port de Dakar dans des propos repris par L’Observateur et tenus lors d’une rencontre de son parti à Keur Massar, ce weekend.
Auparavant, le Patriote a fait la genèse de la réforme de l'Ofnac peu avant la troisième alternance : «Macky Sall, avant de partir, a protégé l’APR, mais les gens ne le savent pas. Il l’a fait, grâce à la loi 2024-06 du 09 février 2024, celle qui modifie la loi sur l’Ofnac. Maintenant, tout ce qui est enrichissement illicite est géré par l’Ofnac où il a nommé Serigne Bassirou Guèye. Il aurait pu amener cela au Parquet financier parce qu’il l’avait déjà créé.»
Bodian croit savoir que les rapports des corps de contrôles, vers lesquels renvoient souvent «les gens de l’APR» (l’expression est de lui) pour dire qu’ils sont blancs comme neige, «ne les épinglent pas d’une manière assez grave».
En outre, jure-t-il, Serigne Bassirou Guèye ne bougera pas le plus petit doigt pour poursuivre les compagnons de Macky Sall suspectés d'enrichissement illicite. L'Observateur rapporte que le directeur du Port de Dakar considère que le président de l'Ofnac «n’est pas aligné sur le ‘Projet’ porté par les nouvelles autorités, qui va au-delà des enjeux économiques et inclut une ‘forte demande de justice’».
«Nous pouvons le dégager parce que nous avons une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Il ne faut pas qu'on oublie que le système est encore là», avertit Waly Diouf Bodian.
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