S’il n’a jamais évolué en équipe nationale du Sénégal, Ousmane Dabo reste très attaché aux Lions et au Sénégal en général. Dans cet entretien, l’ancien international français de football revient sur sa reconversion et analyse le duel palpitant qui s’annonce entre le Sénégal et l’Egypte.
Vous avez quitté les terrains, que faites-vous actuellement ?
J’ai une marque de vêtements qui s’appelle «French Deal» dont je m’occupe avec deux associés. J’ai également fondé une école de football à Ziguinchor que j’essaie de développer. Et c’est d’ailleurs dans ce cadre que je suis venu au Sénégal. C’est Thierno Diallo qui s’occupe de l’entrainement des gamins avec mon père Moussa Dabo qui a mis sur pied cette école. C’est une école que j’ai mis en place au début des années 2000. Cela fait un moment qu’elle existe. Diafra Sakho et Stéphane Badji y sont passés. Cela fait deux internationaux sénégalais qui ont été formés dans cette école et j’en suis très content.
Pensez-vous que le Sénégal a des chances de battre l’Egypte samedi ?
J’espère que le Sénégal va gagner. Je suis à fond avec les Lions. Je pense qu’ils ont une bonne équipe et qu’il faut qu’ils fassent leur jeu et le prennent à leurs comptes. Ils ont de grands joueurs et ils évoluent pratiquement tous en Europe donc il n’y a pas de complexe à faire. Ils sont aussi bons que l’Egypte.
Quels sont, selon vous, les points forts de cette équipe ?
Je pense que l’atout majeur de cette équipe c’est surtout l’attaque. Ils ont de grands joueurs offensifs et maintenant il faut trouver un équilibre collectif pour bien défendre.
Contrairement à ce que vous dites, Papis Demba Cissé a noté que la grande faille de cette équipe est l’attaque, comment l’appréciez-vous ?
Je parle du potentiel des joueurs, mais voilà après c’est vrai qu’ils ne marquent pas beaucoup de buts. Mais, ils ont de grands attaquants qui marquent dans leurs clubs.
Comment jugez-vous le coaching de Giresse ?
C’est un très bon entraîneur. Mais, il y a des joueurs qu’il ne prend pas que moi à sa place je prendrai. Il s’est passé de quelqu’un comme Demba Bâ, qui est un très bon joueur, et c’est dommage. Il a surement ses arguments pour ne pas le prendre. Je ne maitrise pas la situation du groupe. Il faut respecter ses choix. Mais, je pense que Demba Bâ pouvait faire partie de cette équipe.
Votre pronostic ?
1-0 pour le Sénégal !
En ce moment la grosse polémique, ce sont les propos jugés racistes de Willy Sagnol, entraîneur bordelais. Quelle lecture en faites-vous ?
J’ai joué avec Willy Sagnol. Je pense qu’il a dérapé dans ses propos. Il s’est très mal exprimé, il aurait dû mieux préciser sa pensée, mais je le connais personnellement et je sais que c’est quelqu’un qui n’est pas raciste.
Il y a beaucoup de racisme dans le sport, est-ce que personnellement vous en avez été victime ?
Oui, bien sur. Comme tous les noirs, on subit un tout petit peu le racisme. Maintenant, il faut passer au dessus et arrêter de se victimiser. Il faut faire face et essayer de changer la situation.
Ne regrettez-vous pas quelque part de n’avoir pas choisi l’équipe du Sénégal au lieu de la France ?
A mon époque, quand j’ai commencé à jouer en professionnel en 1995, il n’y avait pas de possibilité de changer de nationalité comme maintenant. J’ai été sélectionné en équipe de France à l’âge de 15 ans donc j’ai été bloqué. Et en plus, je suis né en France, je n’avais encore jamais été au Sénégal. Donc je n’y avais jamais pensé, c’était logique pour moi de continuer en équipe en France. Et après, je n’ai pas pu changer et même si je l’avais voulu je ne pouvais pas. J’ai déjà été sélectionné dans l’équipe A de la France où j’ai gagné la Coupe de la Confédération. C’est mon pays natal. Ma mère est française et mon père est de Ziguinchor. Je n’oublie pas pour autant mes racines sénégalaises.
Auteur: SenewebNews
Publié le: Vendredi 14 Novembre 2014
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