[Grain de sel] Ne fermez pas les portes du Théâtre Daniel Sorano (par Betu Wurus)
Le Sénégal s’ennuie. Et quand le peuple se tourne les pouces, c’est que la République a désarmé ses meilleurs soldats du verbe. Le spectacle politique est à l’arrêt, et maintenant que les têtes d’affiche sont au gnouf, on n’en peut plus du silence ! Mais franchement, qui peut nous demander de rester sereins ?
Nous subissons les foudres de la facture salée de la SENELEC, une punition qui nous rappelle à quel point le quotidien est une lutte. Nous sommes énervés par la dette colossale de Macky & Co, qui nous a valu des taxes par-ci, des impôts par-là, juste pour boucher les trous d’une fête que nous n’avons jamais faite. Et après avoir encaissé tout ça, la République voudrait qu’on s’asseye sagement pour nous contenter des communiqués de Marie Faye ? Impossible ! Nous réclamons la libération des journalistes. Non par charité, mais par pure hygiène publique. Si vous retirez les stars du clash, si Madiambal doit ranger son stylo et Maïmouna couper son micro, vous retirez l’unique exutoire à notre frustration.
Dans un pays friand de top cas, ne fermez pas les portes de Sorano, tout sauf ça! Et qu’on ne s’y trompe pas, même Bougane borom le 02, journaliste dans sa tête parce qu’il a sa tribune, participe à ce théâtre bruyant qui maintient le pays éveillé. Et c’est tant mieux. Nous avons besoin de ces voix qui crient, même si elles sont excessives. Car elles, au moins, assument leur position. Elles ne sont pas les poltrons de la dernière heure, comme Betu Wurus.
Rendez-nous le vacarme. Car si le peuple ne peut plus rire, ni crier, il pourrait bien finir par imploser. Et là, le spectacle serait sans son ni lumière. On se croirait à un enterrement.
Commentaires (2)
Saway mer nga dé
C’est la première fois que je le lis et j’ai aimé
Sa waye, demal Nafila
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