Kédougou accueille le lancement national d’IFADEM : Un tournant majeur pour la formation des enseignants au Sénégal
Le Sénégal vient de franchir une nouvelle étape dans la modernisation de son système éducatif, avec le lancement officiel de l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM). La cérémonie, présidée ce jeudi à Kédougou par le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, marque l’enrôlement de 1 000 enseignants du primaire à travers le pays.
IFADEM, programme conjoint de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), vise à renforcer les compétences pédagogiques des maîtres grâce à un dispositif de formation hybride alliant présentiel et enseignement à distance.
« Une initiative capitale pour l’avenir de notre école »
Dans son allocution, Moustapha Guirassy a salué l’importance stratégique du programme, soulignant son impact direct sur la qualité de l’enseignement et ses innovations pédagogiques. « La cérémonie qui nous réunit en ce haut lieu est d’une importance capitale pour mon département, l’Éducation nationale. Au-delà du renforcement des capacités des enseignants qu’IFADEM assure, cette initiative permet à des milliers de professionnels d’entrevoir une perspective de carrière significative avec l’obtention du certificat de fin de stage qui les dispense des épreuves écrites et orales du Certificat d’aptitude pédagogique », a-t-il déclaré.
Le ministre a également mis en avant la dimension numérique du programme, l’une de ses avancées les plus majeures. « Grâce à sa flexibilité intrinsèque et à sa proactivité, IFADEM a intégré les technologies de l’information et de la communication pour l’éducation au cœur même du dispositif de formation, en lien avec la Stratégie du numérique pour l’éducation (SNE). Par conséquent, le quantum horaire des classes n’est plus amputé, puisque les sessions de formation se déroulent désormais en ligne, aussi bien en mode synchrone qu’asynchrone. L’enseignant se voit ainsi proposer un parcours individualisé offrant autonomie et rythme d’apprentissage personnalisé ».
Vers une collaboration durable avec le ministère
Le ministre de l'Éducation nationale a insisté sur la nécessité de renforcer les synergies entre IFADEM et les différentes directions du ministère pour garantir la durabilité et l’efficacité des actions de formation continue. « Notre ambition est d’aller vers une politique de qualité pour l’Éducation nationale. On investit beaucoup, on forme beaucoup. Chaque chef d’établissement formé via IFADEM est porteur d’une vision, comme l’Inspecteur d’académie, comme le ministère, comme chaque enseignant. Nous formons une chaîne et devons tout faire pour opérationnaliser cette vision ».
Adapter la formation aux réalités locales
Par ailleurs, il a insisté sur l’importance d’"académiser" les formations, c’est-à-dire d’intégrer dans les contenus pédagogiques les spécificités culturelles, économiques et sociales propres à chaque région. « On ne peut pas être à Kédougou, dans une zone minière, sans que cela se reflète dans les activités de classe ou les apprentissages. Si je retrouve exactement la même copie à Matam, à Dakar ou à Kédougou, il y a un problème », a-t-il lancé.
Monsieur Guirassy a rappelé que la vision du ministère repose sur une approche endogène des enseignements, ancrée dans les valeurs nationales, mais déclinée selon les contextes territoriaux.
Kédougou, un patrimoine exceptionnel à valoriser
Évoquant la richesse naturelle et culturelle de la région hôte, le ministre n’a pas manqué de souligner l’opportunité de l’intégrer davantage dans les contenus éducatifs. « Voilà une région qui possède un patrimoine exceptionnel. Je crois que le troisième patrimoine mondial risque d’être Kédougou. Très peu de pays au monde ont un tel classement. La nature nous a gâtés : une diversité extraordinaire de pierres et de minerais, et c’est très précieux ».
Un pas de plus vers une éducation résolument tournée vers l’avenir
Le lancement d’IFADEM à Kédougou confirme la volonté du ministère de l’Éducation nationale de moderniser la formation des enseignants, de démocratiser l’accès au numérique et de rapprocher les contenus pédagogiques des réalités locales.
Avec 1 000 maîtres déjà enrôlés, le Sénégal ouvre une nouvelle ère pour une éducation plus flexible, plus adaptée et plus équitable.
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