Le samedi 11 juillet 2015 sera une journée historique pour l’Eglise Catholique au Sénégal. Pour la première fois, aura lieu, ce jour-là, la cérémonie publique d’imposition du pallium à l’Archevêque de Dakar, en présence de l’ensemble des évêques du pays. C’est le Nonce apostolique, Son Excellence Mgr Luis Mariano Montemayor, qui accomplira le rite pour Son Excellence Mgr Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar. Considérant l’ampleur de l’événement, l’Office de la Communication et de l’Information de l’Archidiocèse de Dakar, a organisé ce jeudi 02 juillet, une rencontre entre les journalistes et l’Abbé Aloyse Sène, prêtre du diocèse de Kaolack et Docteur en droit canonique pour revenir sur la signification du pallium et la nature de la Province ecclésiastique. Le conférencier du jour en a profité pour préciser qu’il est inconvenant de désigner l’Archevêque métropolitain de Dakar comme « chef de l’Eglise Catholique du Sénégal ». 

Abbé Aloyse Séne a commencé par présenter la nature d’une province ecclésiastique qui n’est rien d’autre qu’un « regroupement diocèses voisins, sous l’autorité de l’Archevêque métropolitain », avec comme finalité propre la communion épiscopale. Le diocèse principal s’appelle « diocèse métropolitain ou archidiocèse » et les autres sont appelés suffragants. Au Sénégal, il n’y a qu’un diocèse métropolitain qui est l’archidiocèse de Dakar (ou encore province ecclésiastique de Dakar) et tous les autres sont appelés suffragants. 

Il a aussi dit que le Métropolitain est l’Archevêque placé à la tête d’une province ecclésiastique. Il a comme insigne particulier le pallium, un ornement liturgique catholique, tissée d’une bande de laine blanche tissée de six croix, remis par le pape.  

Le pallium était annuellement imposé par le pape au cours de la messe solennelle de la fête des saints Pierre et Paul, en la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 29 juin, a-t-il rappelé. Depuis janvier 2015, suite à une décision du Pape François, ce n est plus le pape qui impose le pallium sur le nouvel Archevêque métropolitain, mais le nonce apostolique dans la cathédrale de l Archevêque.

Avant de recevoir le pallium, a encore ajouté Abbé Aloyse, les archevêques prononcent un serment solennel de fidélité au Souverain Pontife devant le tombeau de saint Pierre.

Sur le sens du pallium, le docteur en droit canonique du diocèse de Kaolack, a indiqué que c’est un symbole de la plénitude de la fonction épiscopale du pape sur l Église universelle et de la mission que lui a confiée le Christ. Il ne symbolise pas un degré particulier du sacrement de l ordre mais un lien personnel et institutionnel avec le pape dans la charge pastorale de toutes les Églises ainsi que le zèle et l humilité, mais aussi l autorité pastorale exercée en tant que service pouvant aller jusqu au sacrifice ultime.

A force d’arguments canoniques et théologiques, Abbé Aloyse a affirmé qu’il est « inconvenant de parler d’un « chef de l’Eglise du Sénégal », parce qu’il en existe pas du tout, même si bon nombre de sénégalais le notent comme tel en référence à un Archevêque ». Pour lui, «  c’est par un pur défaut ou insuffisance de maîtrise des termes et de compréhension du sens du fonctionnement de l’Eglise qu’on en arrive à tirer et à s’accommoder de conclusions de ce genre ».

Il a soutenu, enfin, que « pour l’Eglise universelle, selon son organisation, sa doctrine et son droit, chaque évêque diocésain est « chef » dans son diocèse ».