"Il n'y a, dans ce dossier, que de simples allégations qui ne sont étayées par aucune preuve. L'information (judiciaire) a été bâclée, limitée, orientée. Les vraies questions n'ont pas été posées. Les véritables enquêtes n'ont pas été menées. Monsieur le président, nous avons confiance en votre juridiction. Nous vous demandons de les relaxer purement et simplement". Telles sont les propos de Me Demba Ciré Bathily au cours de sa plaidoirie en faveur du maire de Dakar, ce mercredi 21 février 2018.

L'avocat, un des conseils des prévenus Khalifa Sall et ses collaborateurs a, comme ses confrères de la défense, déclaré que "le procès est politique. On n'aime pas qu'on le dise. Cela dérange. C'est vrai. Mais il faut qu'on le dise. Comment a-t-on fait pour en arriver ici? Regardez la célérité avec laquelle le dossier est traité. C'est la première fois. On n'a jamais vu ça. Il y a des affaires beaucoup plus pressantes", dit-il.

Quand on juxtapose l'ordonnance de renvoi et le réquisitoire introductif, c'est la même chose, à quelque virgule près. Le réquisitoire introductif est une plaidoirie écrite. On tire des ficelles par-ci, on tire des ficelles par-là. L'ordonnance qui vous saisit n'est en réalité qu'une copie de ce réquisitoire introductif", a relevé Me Bathily. Qui a déploré les faits d'association de malfaiteurs visés dans cette affaire. "Depuis quelques années, nous avons pu découvrir les délits d'association de malfaiteurs. On a l'impression que tous les délits sont des associations de malfaiteurs. Cette infraction n'est qu'un cheveu dans la soupe. Elle n'est ni caractérisée, ni démontrée".

Pour ce qui est du blanchiment, il a demandé qu'il lui soit montré qu'est ce qui a été blanchi. Ainsi que le produit de ce blanchiment. Pour ce qui est du délit de faux et usage de faux en écriture de commerce, il a indiqué que son client n'a rien à voir avec ces documents. Concernant le détournement de deniers publics, il dira qu'il n'y a absolument rien à lui reprocher. "C'est un délit intentionnel". Or, dit-il, il n'a pas été montré la preuve de l'intention".

En conclusion, il a invité le tribunal de relaxer purement et simplement Khalifa Sall et ses collaborateurs jugés dans cette affaire.