90 % des entreprises évoluent dans l’informel : L’État lance un programme massif de formalisation d’ici 2030
Le Sénégal veut inverser la tendance d’une économie dominée à plus de 90 % par le secteur informel. Un atelier de validation de l’indice de formalisation, organisé par l’Agence de développement et d’encadrement des PME (ADEPME) avec l’appui de la coopération belge, via ENABEL, ouvre la voie à un programme national ambitieux pour réduire de moitié les unités informelles d’ici 2030.
Le défi de la formalisation des petites et moyennes entreprises (PME) s’impose plus que jamais au cœur des priorités de l’État du Sénégal. Adama Baye Racine Ndiaye, directeur de cabinet du Secrétariat d’État au développement des PME-PMI, a rappelé l’urgence d’agir. Il a également annoncé un programme national de formalisation massive, qui viendra fédérer les efforts épars menés par le ministère de l’Artisanat, les chambres de commerce et de métiers ainsi que les partenaires au développement. Objectif : réduire de 50 % la part des unités informelles d’ici 2030.
"Nous avons plus de 90 % des entreprises qui évoluent dans le secteur informel et cela ne peut pas continuer. C'est la raison pour laquelle, dans le cadre de la stratégie, nous avons identifié un projet phare qu'il faudra mettre vite en œuvre. C'est le programme massif de formalisation, qui vient consolider toutes les initiatives qui sont développées çà et là, par l'ADPME, le ministère de l'Artisanat, les chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture, les chambres de métiers et les partenaires au développement qui nous accompagnent. Cecin, pour consolider toutes ces initiatives et en faire un programme national de formalisation massive avec comme objectif de réduire de 50 % d'ici 2030 les unités informelles. C'est un objectif très ambitieux au regard de tout ce qui a été développé depuis qu'on en parle. C'est comme si on ne trouve pas encore les solutions adaptées", a déclaré Adama Baye Racine Ndiaye.
L’initiative, portée par l’ADEPME et ENABEL, s’inscrit dans le cadre du projet Natal Sine-Saloum, qui vise à renforcer l’économie inclusive dans les régions du centre du pays.
Un indice comme boussole pour l’action publique
L’indice de formalisation, nouvel outil de mesure développé par l’ADEPME, se veut un instrument de pilotage pour suivre et encourager le passage progressif du secteur informel vers la formalité. "Cet indice sera notre boussole. Il permettra d’évaluer les progrès réalisés et d’accompagner les acteurs dans les différentes étapes du processus de formalisation", a expliqué M. Ndiaye.
Au-delà des déclarations fiscales et sociales, la formalisation permettra aux PME d’accéder à de nouvelles opportunités. Selon le directeur de cabinet du Secrétariat d’État au développement des PME et PMI, "si vous n’êtes pas formalisé, vous ne pouvez pas soumissionner à un marché public ni prétendre à certains financements".
La stratégie nationale de promotion et de développement des PME prévoit par ailleurs l’adoption prochaine du décret fixant le statut de la PME, attendu pour compléter la loi d’orientation sur les PME-PMI. Ce texte devrait offrir des avantages fiscaux et administratifs aux entreprises enregistrées.
Le chef de mission adjoint à l’ambassade de Belgique et chef de la coopération, Robin Thiers a salué une approche inclusive et pragmatique. "Le processus de formalisation ne se résume pas à une frontière stricte entre formel et informel. L’indice permettra de mieux saisir les étapes intermédiaires vécues par les entrepreneurs", explique M. Thiers.
D’après lui, cet outil contribuera à renforcer le tissu entrepreneurial, à créer des emplois pour les jeunes et les femmes et à élargir la base fiscale.
Ainsi, l’État, les institutions d’appui, le secteur privé et les partenaires techniques ambitionnent de faire de la formalisation un levier majeur de croissance et de compétitivité. "C’est un travail de communication, d’accompagnement et de renforcement de capacités, mais aussi une responsabilité collective", a fait savoir Adama Baye Racine Ndiaye.
À travers ce programme massif, le Sénégal entend amorcer une nouvelle ère économique où les PME formalisées seront le moteur d’un développement plus inclusif, durable et compétitif.
Commentaires (5)
Ce régime se noie dans ses contradictions :
Dans un contexte de pression fiscale c’est illusoire de penser à encourager les entreprises à se formaliser.
Quand on augmente la pression fiscale, le résultat le plus probable ce sera la course vers la dissimulation fiscales ou l’informel
Se formaliser pour être saignée ? Non merci!
La cible doit être les commerçants, les bana bana ... ceux la sont dans l'informel et bien dedans. Il y a également tous les travailleurs indépendants pour ceux la il faut leur offrir la couverture maladie en contrepartie pour les enroller. Faire payer aux gens les impots ce n'est pas de la pression fiscale, la pression fiscale c'est créer des impots pour soutirer de l'argent au contribuable. Personne ne rechignera a payer les impots s'il sait que cet argent n'est pas détourné mais sert la communauté. C'est difficile de payer des impots et de voir des fonctionnaires rouler en gros bolide tres gros consommateur de carburants qui ne sont pas a leur bureau pour faire le travail. Payer ses impots et ne meme pas avoir une couverture ssanté correcte, n'encourage pas à le payer. Les impots c'est comme la tontine tout le monde doit contribuer et comme la tontine tout le monde doit recevoir quand son tour arrive et comme une tontine il est inacceptable que quelqu'un la détourne.
Je refuse de payer des impôts pour voir les inspecteurs des impôts se partager des centaines de millions de fonds communs en plus de leurs salaires et avantages. Ils sont riches comme c'est pas possible.
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