Pool judiciaire financier : Bougane Guèye annonce une plainte contre Ousmane Sonko, un ministre et un DG
Le mouvement Gueum Sa Bopp Les Jambaars a annoncé ce lundi le dépôt d'une plainte devant le Pool judiciaire financier (PJF) contre le Premier ministre Ousmane Sonko, le ministre de l'Énergie et le directeur général de PETROSEN, sur la base des révélations du rapport ITIE 2024 concernant la gestion des ressources extractives du Sénégal.
Dans un communiqué transmis à Seneweb, Bougane Guèye informe l'opinion nationale et internationale de sa décision de saisir le PJF ce mardi à 11 h, sur la base des constats graves, précis et officiellement validés contenus dans le rapport ITIE 2024, document public endossé par l'État du Sénégal.
La plainte vise, au regard de leurs attributions respectives, la responsabilité de Monsieur Ousmane Sonko, Premier ministre et chef du gouvernement, garant de la cohérence et de la sincérité de l'action gouvernementale ; Monsieur Biram Soulèye Diop, ministre des Mines et de l'Énergie, autorité de tutelle directe du secteur extractif, et Monsieur Talla Guèye, directeur général de PETROSEN, bras opérationnel de l'État dans la gestion pétrolière et gazière.
Guem Sa Bopp précise qu'il ne s'agit ni de procès politique ni d'acharnement personnel, mais de l'exercice d'un droit citoyen face à des faits documentés, que seule la justice est habilitée à qualifier.
Un écart non réconcilié de 2,48 milliards F CFA
D'après Bougane Guèye et ses camarades, le rapport ITIE 2024 reconnaît que le rapprochement des revenus extractifs pour l'année 2024 n'a couvert que 91,89 % des flux, laissant subsister un écart non réconcilié de 2,48 milliards F CFA. Si cet écart est qualifié de « non significatif » au sens technique de la norme ITIE, il est politiquement, financièrement et juridiquement significatif.
Plus grave, 7 % des paiements déclarés proviennent de formulaires non certifiés, en violation flagrante des exigences minimales de fiabilité, selon le communiqué.
Le mouvement de s'interroger : qui garantit la rigueur lorsque l'État lui-même l'abandonne ? Le champ pétrolier de Sangomar incarne, dit-il, l'un des manquements les plus graves révélés par le rapport ITIE 2024. Alors que la production pétrolière a officiellement démarré en juin 2024, le rapport établit que la part de production revenant à l'État sénégalais n'a été retracée dans aucune déclaration pour l'année 2024, d'après Guem Sa Bopp.
Les incohérences entre les données fournies par PETROSEN et Woodside Energy, notamment sur les volumes de Profit Oil, renforcent cette opacité.
Plus troublant encore, les recettes issues de cette production n'apparaissent qu'en 2025, alors même que la commercialisation est intervenue en 2024.
Bougane Guèye pose la question : comment un État producteur de pétrole peut-il être incapable de retracer sa propre part de production l'année même de son extraction ?
D'après le communiqué, le rapport ITIE 2024 confirme une pratique déjà dénoncée par la Cour des comptes : des paiements effectués par Woodside en 2024 ont été encaissés en 2024, mais comptabilisés en 2023.
Selon Gueum Sa Bopp, cette manipulation des exercices budgétaires porte atteinte au principe fondamental de sincérité des comptes publics et alimente légitimement le soupçon d'une gestion opportuniste des chiffres de l'État.
"Le cadastre minier arrêté au 31 décembre 2024 est jugé incomplet, incapable d'identifier clairement l'ensemble des titres, renouvellements et transferts. Cette opacité fragilise la sécurité juridique, nourrit les conflits fonciers et ouvre la voie à des pratiques contraires à l'intérêt général.
Malgré l'existence formelle d'un registre des bénéficiaires effectifs, le rapport ITIE 2024 souligne l'absence d'informations essentielles : pourcentages de détention, modalités de contrôle, identification des personnes politiquement exposées. Cette carence affaiblit directement la lutte contre les conflits d'intérêts et la corruption dans le secteur extractif", lit-on dans le document.
Gueum Sa Bopp souligne qu'année après année, les mêmes recommandations reviennent : "Fiabilisation des déclarations, traçabilité des revenus pétroliers, complétude du cadastre, transparence sur les bénéficiaires effectifs. Tout est connu, tout est documenté, mais rien n'est structurellement corrigé."
Face à la gravité, à la répétition et au caractère officiel de ces manquements, Gueum Sa Bopp les Jambaars déposera sa plainte ce mardi, le rapport ITIE 2024 étant produit comme pièce centrale.
Et de conclure : « La transparence ne se proclame pas. Elle se démontre, chiffres à l'appui et comptes à l'équilibre. »
Commentaires (40)
Que nous veulent tous ces politiciens?
La diplomatie sénégalaise traverse aujourd’hui une phase préoccupante. Longtemps reconnue pour sa stabilité, son sens du dialogue et son influence régionale, elle semble désormais en manque d’idées nouvelles et d’actions fortes. À l’heure où les équilibres géopolitiques se recomposent rapidement, le Sénégal donne l’image d’une diplomatie enlisée dans l’immobilisme.
Ce malaise tient avant tout à l’absence d’une doctrine diplomatique claire. Aucune vision stratégique lisible ne semble guider l’action extérieure de l’État, ni à court ni à long terme. La politique étrangère apparaît davantage réactive que proactive, s’ajustant aux événements plutôt que les anticipant. Cette posture affaiblit la capacité du pays à défendre ses intérêts, à peser dans les instances régionales et internationales et à se positionner face aux nouveaux enjeux sécuritaires, économiques et climatiques.
Les récentes nominations au sein de l’appareil diplomatique s’inscrivent dans ce climat d’incertitude stratégique. Elles donnent le sentiment de décisions parfois automatisées, prises sans évaluation rigoureuse des compétences réelles au regard des exigences du poste et des objectifs assignés. L’absence apparente de critères transparents, fondés sur des fiches de poste clairement définies, alimente le doute quant à la capacité de ces choix à renforcer l’efficacité et la crédibilité de la diplomatie sénégalaise.
Or, dans un environnement international de plus en plus complexe et concurrentiel, la diplomatie ne peut se réduire à une gestion administrative des carrières. Elle exige une sélection exigeante des profils, une maîtrise fine des dossiers, une capacité d’anticipation et une vision stratégique cohérente, portée par des acteurs légitimes et compétents.
Plus que des ajustements ponctuels, c’est d’un véritable sursaut que la diplomatie sénégalaise a besoin. Cela implique une réflexion de fond sur les priorités nationales, une clarification des intérêts stratégiques du pays et la mise en place d’une doctrine diplomatique assumée, articulée autour d’objectifs précis et mesurables.
Sans vision, sans doctrine et sans exigence de compétence, la diplomatie risque de perdre ce qui a longtemps fait sa force : sa crédibilité, son influence et sa capacité d’initiative. Le moment est venu de rompre avec l’immobilisme et de redonner à l’action extérieure du Sénégal une ambition à la hauteur des défis contemporains.
Ambassadeur
Arrêter de parler de "PLAINTE" de manière irréfléchie, impulsive ou superficielle, sans prendre le temps de peser vos mots, de comprendre le contexte ou les conséquences de votre ignorance du langage juridique.
La plainte ne peut être déposée que par la personne victime directe d'une infraction. À la place de plainte, on doit utiliser l'expression " DÉNONCIATION".
Arrêter de parler de "PLAINTE" de manière irréfléchie, impulsive ou superficielle, sans prendre le temps de peser vos mots, de comprendre le contexte ou les conséquences de votre ignorance du langage juridique.
La plainte ne peut être déposée que par la personne victime directe d'une infraction. À la place de plainte, on doit utiliser l'expression " DÉNONCIATION".
IL FAUT QU’IL FASSE DU TERRAIN DE MANIÈRE SINCÈRE ET PAS EN COMÉDIE COMME IL A L’HABITUDE DE FAIRE. FAIRE LE TOUR DU SÉNÉGAL SANS CAMÉRA PENDANT AU MOINS 3 ANS, OUBLIER LA PRÉSIDENTIELLE DE 2029 POUR MIEUX SE PRÉPARER À CELLE D’APRÈS CAR UNE BASE POLITIQUE SE CONSTRUIT SUR UNE DÉCENNIE MINIMUM.
SINON IL N’A QU’À RESTER SUR LA GESTION DE SES ENTREPRISES ET OUBLIER DÉFINITIVEMENT LA POLITIQUE CAR IL N’EST PLUS CRÉDIBLE ET CELA SE RECONSTRUIT PENDANT LONGTEMPS.
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