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interview de Monsieur AMADOU SYLLA Président de SOS CASAMANCE

Auteur: SenewebNews

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« JE VOTE POUR LA PAIX EN CASAMANCE EN 2012 », est l’intitulé de la pétition internationale lancée par votre organisation depuis le 16 juin. Vous avez recueilli à ce jour plus de 13 000 signatures. Quelle lecture faites vous de cette adhésion massive des sénégalais, particulièrement des casamançais à cette pétition ? A.SJe voudrais d’abord rendre grâce à Dieu, de nous avoir inspiré dans notre démarche, et nous implorons sa miséricorde et sa bénédiction pour le Sénégal, pour la paix définitive en Casamance et pour un bel avenir à nos enfants.Et pour répondre à votre question si je dois faire une lecture de cette adhésion massive pour reprendre votre terme, je pense qu’il n’y a pas lieu d’exprimer un sentiment de surprise. Car aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire « Y EN A MARRE » de ce conflit, de cette situation de ni paix ni guerre, qui profite très certainement à des groupes d’individus au détriment de notre avenir, celui de la Casamance et de nos enfants. A mon avis c’est ce sentiment « Y EN A MARRE » qui explique cette adhésion de nos compatriotes à cette initiative qui se veut citoyenne. N’oublions pas aussi que cette pétition lancée par l’association SOS CASAMANCE est internationale, et c’est ce qui explique l’adhésion de tous les citoyens à l’échelle mondiale. La question casamançaise interpelle également la communauté internationale et tous ceux qui nous aident à nous développer, en un mot ceux qui partagent au nom du principe de la solidarité et du devoir, nos difficultés au quotidien.Il est bon de rappeler que la Casamance est une région déclarée risquée à tort. Le gouvernement sait qu’il ne pourra convaincre aucun bailleur de fonds à investir en Casamance sans un accord de paix qui donne des garanties réelles à ceux qui se battent pour l’indépendance avec arme à la main. Le problème casamançais est politique, tant que ce contentieux politique n’est pas vidé entre les belligérants, rien de durable ne peut se faire en Casamance. La Casamance est déconseillée aux investisseurs et aux touristes parcequ’elle est classée « zone rouge », donc dangereuse, à cause de l’insécurité due à un manque de volonté et de vision politique de la part du gouvernement. Cela me fait vraiment très mal, car délibérément, le président WADE a opté pour la solution du pourrissement. Eh bien qu’il sache que l’histoire jugera sa gestion de la crise en Casamance, et les casamançais se souviendront à jamais de son mépris manifeste à leur égard. Monsieur le président, aujourd’hui votre organisation offre une Tribune aux candidats à l’élection présidentielle sénégalaise de 2012. Cette initiative fait suite à la pétition internationale « Je vote pour la Paix en Casamance en 2012 ». Pouvez vous nous dire plus de cette tribune ? A.SIl est vrai que cette initiative fait suite à la pétition internationale, « je vote pour la paix en Casamance en 2012 », qui a recueilli certes un nombre non négligeable de signatures. Je vous signale également que nous avons reçu beaucoup de messages de la part des signataires.Donc c’est par souci de cohérence pour nous, de vouloir entendre les différents prétendants à la magistrature suprême de notre cher Sénégal, notamment sur leur plan de sortie de crise en Casamance et sur leur programme post-conflit.L’intérêt d’une telle démarche offre l’opportunité à tous les signataires et à tous nos compatriotes d’être informé et éclairé sur le programme des candidats.Les populations de Casamance sont fatiguées, et en ont assez des promesses de « radio et des journaux ». Elles n’ont plus besoin de promesses, elles exigent du concret.C’est pourquoi nous pensons que toute personne ayant une ambition présidentielle pour 2012 a une obligation morale et patriotique pour dire aux populations de Casamance ce qu’elle préconise comme solution à leurs préoccupations, dont l’essentiel est de rétablir la paix.Nous avons adressé des courriers d’information à toutes et tous ceux qui ont officiellement déclaré leur candidature, et même à certains leaders politiques.Nous avons un retour de certains candidats avec lesquels nous sommes entrain de fixer, de commun accord, la date de leur passage à la tribune, car il ne faut pas l’oublier, il y a un problème de calendrier pour plusieurs d’entre eux. Nous recevrons ainsi, en premier, le professeur Arona DIOUF, candidat à l’élection présidentielle de 2012, au mois de novembre 2011 entre le 06 et le 13 pour tenir compte des risques d’une coïncidence avec la fête de la tabaski. Pour ce même mois de novembre, nous recevrons ensuite Monsieur Talla SYLLA, du JEF JEL.Le principe de la tribune c’est de créer un face à face entre le candidat et la diaspora sénégalaise avec bien entendu une participation assez remarquée des ressortissants de la Casamance, conduisant à des échanges riches et constructifs avec l’aide d’un comité scientifique qui sera mis en place. Une dernière question, Monsieur le président, avez-vous espoir pour la Paix en Casamance ? Croyez-vous à la participation massive des candidats à cette tribune ? A.SVous savez, moi je suis croyant, et je garde toujours espoir à la vie et à l’avenir. Une vie sans espoir est une vie qui s’arrête, donc pour la paix en Casamance, j’ai espoir et j’ai confiance pour l’avenir. C’est pour cette raison que nous nous battons depuis une décennie pour contribuer, à notre manière, à l’émergence d’une nouvelle conscience citoyenne, responsable, porteuse de valeurs républicaines, humanistes et de démocratie.Pour ce qui concerne les candidats à l’élection présidentielle, je voudrais leur lancer un appel d’une importance toute particulière, nous leur offrons, un cadre inédit d’échanges et de dialogue avec la diaspora sur des questions aussi sensibles que la Paix en Casamance, et à notre humble avis, ils ont une obligation morale, intellectuelle et citoyenne, d’éclairer les sénégalais sur cette brulante question au même titre que leur projet de société. Ils doivent le faire à l’intérieur de nos frontières et aussi partout où la diaspora sénégalaise est significative.Pour terminer je lance un appel à la mobilisation de toutes les forces vives sénégalaises, et en particulier de la Casamance (les Femmes, les jeunes, les étudiants, les enseignants, mouvements associatifs etc), la presse et l’ensemble de nos partenaires, pour que la préoccupation essentielle des populations de Casamance, qui est la paix, pèse sur le débat politique national. Je fais appel à l’intelligence et au bon sens de tous les casamançais afin de relever ensemble le défi de la paix. La Paix en Casamance doit être une exigence de toutes et de tous, car sans cette Paix aucun développement n’est possible au Sénégal, donc cette paix est la seule condition pour un Sénégal émergent. Je vous remercie de nous avoir consacré votre temps. A.SC’est à moi de vous remercier.
Auteur: SenewebNews
Publié le: Mardi 18 Octobre 2011

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