Le Sénégal n’a jusqu’ici connu que trois groupes hautement vulnérables à l’infection au Vih/Sida.Ce sont les travailleuses du sexe, les homosexuels, les usagers de drogue par injection.Désormais, il faudra y ajouter les lesbiennes et les transgenres. 

Alors que la tendance des taux de prévalence chez les homosexuels (Msn) et les travailleuses de sexe (Ts) est nettement baissière, selon la dernière enquête réalisée par l’ensemble des partenaires concernés au Sénégal, on note l’émergence de nouveaux groupes vulnérables à l’infection au Vih/Sida. Il s’agit, entre autres, des lesbiennes et des transgenres. L’information a été donnée hier à l’Alliance nationale de lutte contre le Sida (Ancs) à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida. Cette structure nationale, très active dans la réponse au Vih/Sida, recevait la visite du sous-secrétaire d’Etat britannique chargé du Développement, Stephen O’brien.

Selon le chargé de programme de l’Ancs, Massogui Thiandoum, ‘il nous arrive, dans nos interactions avec les hommes, qui entretiennent des rapports sexuels avec des hommes (Msn) d’en trouver, mais on n’a pas encore suffisamment d’informations sur ces groupes hautement vulnérables’. Aussi, précise-t-il, ces groupes commencent à se manifester au public. Globalement, le Sénégal a détecté trois groupes vulnérables que sont les homosexuels (Msn), les travailleuses de sexe (Ts) et les usagers de drogue. Leurs taux de prévalence étant nettement supérieurs à celui de la moyenne nationale qui est de 0,5 % maintenant, on retient, selon la dernière enquête, 33 % chez les Ts, 18,5 % chez les Msn et 10 %, chez les usagers de drogue par injection. ‘Nous essayons de dégager des stratégies afin que ces taux baissent au niveau de ces groupes’, renseigne M. Thiandoum.

Quand les PvVih expriment leurs désirs de procréer

Mais ces résultats, plus ou moins satisfaisants dans la réponse au Vih au Sénégal auxquels l’Ancs a certainement contribué, sont mitigés. D’après Thiandoum, grâce à l’avènement des antirétroviraux (Arv) au Sénégal et leur succès dans le traitement, ‘les personnes vivant avec le Vih (PvVih) (hommes comme femmes) manifestent leur désir d’avoir des enfants’.

Le chargé de programme de l’Ancs explique qu’au départ du programme (Ancs), le focus était beaucoup plus mis sur la gestion du Vih et des maladies sexuellement transmissibles (Mst). Les acteurs n’avaient pas pensé que les personnes vivant avec le Vih pourraient avoir des besoins directement liés à la Planification familiale (Pf) ou à la Santé de la reproduction (Sr). ‘Aujourd’hui, l’Ancs subit une pression énorme des PvVih. Ils nous disent qu’ils veulent procréer’, confie Massogui Thiandoum. Ce qui, indique-t-il, fait que l’Ancs tout comme les autres structures concernées sont confrontées à des besoins qui sont encore existants, faute de moyens et de partenaires qui peuvent leur permettre de combiner la réponse au Vih en fonction de ces besoins exprimés.

LUTTE CONTRE LE SIDA, LA TUBERCULOSE ET LE PALUDISME : Plus de 49 milliards Cfa au fonds mondial

Le secrétaire d’Etat britannique en charge du développement du Royaume-Uni a saisi l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida hier pour effectuer une visite à l’Alliance nationale de lutte contre le Sida (Ancs). Une occasion pour Stephen O’Brien d’annoncer la mise à disposition de 128 millions de livres (plus de 49 milliards Cfa) par l’Agence britannique de développement au fonds mondial de lutte contre la Tuberculose, le Paludisme et le Sida. Cet argent vient, selon lui, combler le manque de financement au niveau dudit fonds pour aider plus de deux millions de personnes à pouvoir résoudre les problèmes qu’elles connaissent du point de vue du Sida.

A ce montant s’ajoutent, selon M. O’Brien, 5 millions de livres supplémentaires (1,950 milliard Cfa environ) allouées au Fonds des nations unies pour la population (Unfpa) pour l’achat de condoms féminins, mais aussi pour les implants contraceptifs dans le cadre de l’aide apportée aux femmes. ‘Cela leur permettra d’éviter les grossesses non désirées, et servira aussi dans le cadre de l’offre globale de services intégrés’, explique le sous-secrétaire d’Etat britannique en charge du développement. Stephen O’Brien encourage les autres organisations à se joindre à cette dynamique.