« Le Parti socialiste est plongé depuis quelque temps dans une profonde léthargie qui, si l’on n’y prend garde, risque de se transformer en coma dépassé. » Ce constat alarmant émane des sept secrétaires généraux des coordinations de l’Union communale du Parti socialiste (PS) de Thiès, réunis ce dimanche 27 avril 2025 pour se prononcer sur la crise que traverse leur formation politique.
L’Union communale de Thiès souligne que « cette apathie a été établie et des propositions curatives ont été formulées ». Elle déplore toutefois que, malgré ces initiatives lancées il y a environ un an, « des propositions pertinentes sont restées sans suite, classées sans objet ». Pendant ce temps, selon le secrétaire général Ousseynou Keïta et ses camarades, « le parti se consume à petit feu, emportant tant d’années de travail, d’abnégation et de sacrifice des pères fondateurs, ainsi que l’espoir de plusieurs générations de militants ».
Face à cette situation, l’Union communale juge urgent d’agir pour éviter « le dépérissement inévitable du parti » et le « remord accablant d’une complicité passive ». Elle pointe du doigt plusieurs maux structurels : « Toutes les structures du parti sont frappées d’obsolescence, voire de désuétude, ayant perdu leur légitimité et leur capacité juridique à statuer. » Elle critique notamment le Bureau politique, instance délibérative, qui « se trouve expurgé de son essence et de ses prérogatives », rarement convoqué, contrairement à l’obligation statutaire d’une réunion mensuelle.
L’Union communale fustige également le Secrétariat exécutif national (SEN), accusé de s’arroger indûment les prérogatives du Bureau politique. « Par un détournement coupable de compétence, le SEN prend des décisions relevant exclusivement du Bureau politique », dénonce-t-elle. Elle juge les récentes propositions du SEN, comme la reprise de la vente des cartes ou des tournées de mobilisation, « dilatoires » et motivées par des « calculs politiciens et des intérêts personnels ». Selon elle, ces initiatives « manquent de pertinence, frisent le mépris et visent à proroger le statu quo ».
L’Union communale reproche à certains cadres du parti, ayant « bénéficié pendant longtemps de fonctions électives et nominatives », de continuer à « alimenter la désillusion collective » en cherchant à se maintenir au détriment du parti. Elle appelle à une réorganisation complète, « de la base au sommet », pour une plus grande efficience et une meilleure participation à la vie politique nationale et internationale.
Consciente de la nouvelle réalité politique marquée par l’arrivée au pouvoir de PASTEF et l’émergence de jeunes leaders, l’Union communale insiste sur la nécessité de s’adapter à cette donne et d’encadrer la jeunesse pour « relever avec brio les défis dialectiques de l’heure ». Elle met en garde contre toute initiative solitaire, notamment une participation au dialogue national sans l’aval des instances habilitées, et s’oppose à « toute forme d’entrisme, de coalition ou de collusion ». Elle prône un ancrage clair dans l’opposition, une responsabilisation des jeunes et une réorganisation pour « la reconquête tactique du pouvoir ».
Enfin, l’Union communale exhorte le SEN à se limiter à son rôle statutaire de préparation des réunions du Bureau politique et à convoquer cette instance pour statuer sur les questions de survie du parti. Elle appelle tous les militants à faire preuve de « responsabilité, de dignité et d’intégrité » pour préserver les intérêts du Parti socialiste et éviter « toute action regrettable ».
Auteur: Par Cheikh CAMARA et Abdoulaye SEYE (Correspondants à Thiès)
Commentaires (0)
Participer à la Discussion